Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jidre - l'aventure continue

16 mai 2011

A trop être relou, on finît par bouffer des clous (proverbe Diffentahlois)

 

Tout commença en ardèche, lorsque pris d'une furieuse envie de jdr, le brave et si louable MJ intransigeant créa Come Down Age, un jeu de rôle se passant sur les terres de Farnos, comme la Lame Noire, mais un peu plus de 100 ans plus tard. A l'époque, c'était mille ans plus tard... Mais bon, je vois pas pourquoi les inovations du progrès dans un monde plein de magie et de dragons se feraient plus lentement que chez nous. Or, dans CDA, on ne conduit pas de ferrari et il n'est pas possible de jouer un elfe geek qui incarnerait un représentant en assurance dans un MMORPG en ligne appelé World Of Paperasse.

Donc, pour résumer une énième fois le principe de Come Down Age, ya des gens qui construisent des machins pleins de rouages et de boulons et qui terrorisent d'autres gens qui font des étincelles au bout de leur doigt sans utiliser d'absynthe.

01

Quoiqu'il en soit, trois ans plus tard, le MJ instransigeant ressortit les fameux dossiers de CDA, les améliora et proposa à Marie, Guillaume, Robin et Anaïs d'incarner respectivement Velveth, une lutine droguée, Mr S., un gnome détective, le professeur Anatole Mullis, un scientifique et Siara, une elfequi fait, enfin, qui essaye de faire de la magie.

 

Après avoir rêglé en deux coups de cuillère à pot le problème des avis divergents sur la guerre technomagique, (parce que trois heures de jeu pour réunir les personnages dans le même camp, ça va bien une fois, mais bordel plus jamais ça) le MJ intransigeant les envoya dans un petit village appelé Bourganel, pour enquêter sur des mystérieuses inhumations de cadavres.

Sous la couverture d'un groupe de représentants en immobilier qui voudraient acheter un terrain pour y foutre une auberge (dont le leader, Mr. Bonnemine, incarné par Mr.S. portait souvent à confusion) les persos investirent le village, s'acopinèrent avec les soldats venus pour enquêter (s'apperçevant que sous leurs travers de soldats bossant pour le Haut Consulat Zarkhanique – les méchants – se cachaient des gens très sympatiques. Ouais, pas de mannichéïsme ici, s'il vous plait) et cherchèrent dans tous les sens.

02

Mais les habitants de Bourganel sont des pagus arriérés et il est souvent difficile de leur soutirer des informations. Même le bourgmestre, qui était extrêmement enthousiaste à l'idée d'accueillir une nouvelle auberge dans son village...

03

Leurs investigations les menèrent rapidement vers le Baron Stenblom, possédant un manoir à la sortie du village et recevant des habitants un impôt journalier. Ils s'apperçurent vite que son étât mental ne lui permettait pas de commettre des atrocités.

04

05

 

Et rapidement, l'enquête pris un tournant plutôt innatendu... Ces feignants de joueurs décidèrent de suivre de loin l'enquête des soldats de Diffentahl. En gras, de leur laisser faire tout le boulôt. Il a fallu que le MJ intransigeant discrédite l'efficacité et les compétences des soldats pour les faire ramer. Siara ne se priva pas de dire à ce propos que, franchement, si c'est eux les ennemis, ils ont pas trop de soucis à se faire...

Mais, il a quand même fallu accélérer les choses. C'est pourquoi, un soir, alors que les personnages établissaient leurs plan pour la suite, quelqu'un parla dans la tête d'un autre.

Il faut savoir que les personnages dans CDA ont la possibilité de se faire implanter des Chimères, des bestiaux, à l'intérieur d'eux, qui leurs donnent des capacités et des opportunités en plus. Les Chimères évoluent avec les personnages hôtes. Celle de Velveth, par éxemple, a une conscience, mais elle est encore trop faible pour pouvoir s'en servir, celle d'Anatole est une mine de connaissance, elle ne supporte pas l'ignorance chez son hôte. Quant à celle de Mr S, elle ne sert pas vraiment à grand chose, mis à part qu'elle a une conscience extra développée, complètement magnanime et dénuée de sentiments. Seul Mr S peut l'entendre. Sa conscience est pratiquement omnisciente, elle sait des choses, du futur, du passé, de l'instant présent...

Donc, le spectre lui dit : "Dans 5 minutes, il va se passer un truc."

La suite des évènements est encore un peu floue dans ma tête, car ma mémoire n'est pas aussi bonne que celle de Marie Pumpkin. Certains s'enfuirent par la fenêtre, d'autres se mirent à courir dans l'auberge, quoi qu'il en soit, ils furent à un moment ou à un autre confrontés aux gardes.

Et dans le crâne de Mr S. la chimère continuait son compte à rebours.

06

N'étant pas sûr de l'efficacité du rôleplay, le MJ intransigeant demanda à Marie de jouer le rôle du compte à rebours. Un rôle qu'elle interpréta à merveille, et qui lui vallut plusieurs oscars (dont l'Oscar de la Meilleure Interprétation Féminine d'un Concept pas trop Interprétable).

07

La suite fût immédiate. Une forme sombre fracassa une fenêtre et s'enfuit avec un enfant dans les bras. Siara tira une flèche pour le stopper, mais rata sa cible, enfin, c'est ce qu'elle croyait avant que Anatole se munisse de son courage et poursuive la chose sur... disons... 20 mètres avant de se dire qu'il était trop loin.

08

09

En réalité, Siara n'avait pas raté sa cible, elle lui avait même coupé la main. D'une seule flèche. Cela parraît étrange (vous dites-vous d'un air songeur et perplexe) mais attendez la suite.

Pendant ce temps là, Velveth avait fait appel à sa Chimère, pour combattre le plus terrifiant et le plus redoutable des ennemis.

Un poulet.

10

Mais comme elle fait flipper avec ses yeux, heu... le poulet fût mis en déroute... heu... Elle aussi en fait. C'est que ça fait flipper un poulet...

Cet évènement donna l'occasion aux soldats de trouver un bouc émissaire dans toute cette pagaille : les personnages joueurs, évidemment... Il fallut faire face aux multiples interrogatoires des gardes, mais comme Siara avait caché sa nature elfique sous un gros berret bien large, elle ne put se soustraire à l'interrogatoire et décida de fuir.

Là encore, la succession des évènements m'est encore indistincte dans ma petite cervelle. Ils finirent par être poursuivis par des soldats et par se faire "sauver" par trois elfes noirs, venus ici parce que personne les avait prévenus et qu'ils avaient bien les nerfs.

Puis, comme leur enquête avait bien avancé, ils décidèrent de profiter du fait d'avoir échappé aux soldats pour retourner dans le manoir. Il s'avérait que si Vincent n'éxistait pas, il y avait bel et bien un type qui le nourrissait et s'occupait de sa toilette, en échange de quoi il se servait dans les multiples composantes technologiques stockées dans la cave.

Il s'agissait d'Altear de Maldor, un mage, qui, avec son compagnon technologiste, faisait des expériences douteuses sur les cadavres, afin de les ramener à la vie. Le Mj intransigeant mettait le point sur le problème d'éthique, parce que c'était l'occasion de faire de la philosophie. Est-ce une aberration ou une grande avancée dans la recherche contre la guerre technomagique. Un tel progrès dans la réconciliation entre la magie et la technologie devrait être un évènement grandiose dans les circonstances acutelles, d'autant plus que ça fait super longtemps qu'on a pas vu de mort vivant sur les terres de Farnos... Bref...

Il ne fallut pas deux secondes aux joueurs pour décider qu'il s'agissait d'une aberration. Et ils décidèrent d'y mettre fin promptement.

11

Parce qu'il faut toujours un bon monologue de la part du méchant avant que ça se termine. Et ensuite, il faut toujours une bonne baston. C'est pourquoi la suite se passe de commentaires.Toujours est-il qu'avec le méchant et les personnage, des soldats se sont enfins mélées à la partie, et des morts-vivants réanimés et ça a foutu un joyeux bordel.

Le landemain, les personnages décident de ne pas s'attarder dans ce village. Des soldats ont été blessés et il n'était pas question de rester ici. ils prirent donc leur monture et s'en allèrent. Ils croisièrent à la sortie du village le bourgmestre, qui attendait encore son auberge...

12

13

Et ce fut la fin de la première partie.

La seconde, quelques semaines plus tard, vît la disparition du si émouvant Anatole Mullis, qui était parti donner cours de chimie rétroactive biologique à des novices. En revanche, elle vît l'apparition d'un nouveau personnage... Le sieur Jason, incarné par l'incarcérable Gregoire.

Cette fois-ci, il s'agissait (toujours d'une mission organisée par la Commission Bernstein, le groupe de résistants dans la guerre technomagique) de récupérer les photos d'un photographe, pour avoir une preuve de quelque chose dont on ne savait rien. Lorsqu'il se passe quelque chose de chelou dans le monde, on est persuadé que c'est de la faute du Haut Consulat et on cherche des preuves. Malheureusement, le photographe, Reginald Deflandres, avait reçu un sérieux coup dans sa santé mentale et tremblait au fond d'une cellule d'un asile d'internement. Il fallut négocier dur avec lui pour qu'il ouvre sa main serrée...

C'est Velveth qui trouva le moyen de le décontracter et de le détendre...

14

15

j'aurais aimé participer aux visions qu'il a eu alors...

Bref, toujours est-il que Reginald finît par ouvrir sa main. A l'intérieur se trouvait le négatif d'une photographie...

17

Et, rapidement, le groupe, voyant que des soldats entraient dans l'hôpital psychiatrique, décidèrent de filer en douce... Sauf Velveth...

16

Ils se procurèrent ensuite une copie du jounal de bord de Reginald, pour savoir où il était parti prendre ses photos. Il s'agissait du village de Grandonne et de ses alentours. Un ancien temple de Zakarum en ruine y était encore.

Ils partirent donc en train. Ils décidèrent de voyager incognito, sans avoir à trouver de couverture de groupe. c'est toujours plus simple de trouver une couverture quand on est seuls. Et donc voyagèrent dans des compartiments différents.

Mr. S. en première classe, parce que la Commission Berstein paye le voyage alors autant en profiter...

18

Jason dans le wagon restaurant, pour pouvoir narrer ses histoires héroïques aux oreilles attentives...

19

Siara dans le wagon arrière, avec les autres mages, parce qu'on ne mélange pas les mages avec les autres et qu'ils vont à l'arrière, avec toutes les autres engeances de leur espèces.

20

Et Velveth dans le local à chevaux avec Pégase, le cheval de Jason. Pour pouvoir prendre de la DROGUE !

21

Elle fît d'ailleurs la rencontre de Nudoc, un lutin drogué aussi, qui lui proposa de la kétamine et participa à son méfait (peindre le cheval en bleu...)

Ce qui déplut fortement à Jason, qui estimait qu'un tel affront ne devait rester impuni.

22

A la réflexion, le MJ intransigeant aurrait du laisser Jason faire justice tout seul, se faire tuer, et continuer l'histoire... Mais il fallait réunir tous les personnages, ce qui devenait de plus en plus compliqué étant donné l'étât de Velveth et de Nudoc.

23

Puis, vînt à nouveau l'heure des investigations. leur route croisièrent celle d'un vieux fou, qui leur sortit des propos incohérents à propos de la grande fumée, de la magie et des choses qu'il vaut mieux ne pas faire. Mr S. avait fait la connaissance de Belzème de Mercabouc, un botaniste, et il s'avéra, lorsqu'ils arrivèrent enfin dans les ruines de Zakarum, que Belzème et Nudoc faisaient partie d'un groupe des forces secrètes de Diffentahl, mené par le Sergent Herman Richardson, et accompagné par un nain avec un gros fusil et un tireur d'élite (nommé Albert d'Arrêt) qui avait un super fusil avec une super lunette.

Leur rencontre ne se passa pas dans le calme. Il y eu des tirs, des mises en joue, et des actions stupides... Jason décida qu'il vallait mieux charger son adversaire, alors qu'il était pris en ciseaux par deux excellents tireurs, plutôt que de rester raisonnable et se rendre.

24

25

Voilà ce qui arrive quand on fait chier le MJ intransigeant à cause d'un cheval peint en bleu...

Pendant ce temps, Velveth et Siara étaient cachés dans un trou avec Nudoc, qui leur proposa de faire diversion, pour leur permettre de fuir, alors que Albert les canardait du haut d'une montagne. Velveth et Siara n'ont visiblement pas la même conception de la fuite.

26

27

Mr. S. et Jason parvinrent à s'enfuir grâce à une fiole de poudre fumigène balançée par terre et tous se retrouvèrent à la lisière d'une forêt où un jeune homme barbu du nom de Berthold Flampion décida de les accueillir pour qu'ils se reposent et soignent leurs blessures.

"Jason, Siara a des compétences en médecine, elle peut te soigner..."
"J'ai pas envie."

Berthold avait, lors d'une chasse, récupéré l'appareil photo de Reginal Deflandres, et ce qu'il y avait vu sur les pellicules l'avait bouleversé. Il s'agissait d'un centre de développement bactériologique, là où les Chimères sont fabriquées, mais... quelque chose ne tournait pas rond.

Les joueurs avaient leurs preuves, ils pouvaient se contenter de ça et vendre les preuves à la presse, ou aller voir de plus près de quoi il s'agissait. Au grand contentement du MJ intransigeant, ils prirent la bonne décision, meuhahahaha !

A l'entrée du centre, ils rencontrèrent leurs veux amis, avec qui ils avaient eu des différents dans les ruines. Ils décidèrent que, ne sachant pas ce qu'ils allaient trouver dans le centre, il vallait mieux laisser de côtés leurs discenssions et s'allier pour l'explorer.

Le centre était en ruine, et les savants étaient tous morts, à moitié dévorés. Dévorés par quoi ?

Ils se rendirent vite compte que les embryons de chimère avaient muté, pour devenir des chimères errantes, affreuses et débiles. L'exploration se fît tranquillement, avec beaucoup de grenades balancées et de cartouches vidées. Faire équipe avec les PNJS était une bonne idée, parce que, comme tout PNJ qui se respecte, ils avaient du très bon matos...

28

29

30

31

Après être entrés dans le bureau du directeur du centre pour y trouver tous les papiers qui servent de preuve à cette aberration, le groupe commence à se diviser. Les persos et Herman veulent vendre les preuves pour faire éclater l'affaire au grand jour. Nudoc essaye de convaincre Velveth de dérober les preuves pour se faire du fric avec. Le nain refuse qu'on trahisse ainsi le Haut Consulat et souhaite détruire les preuves. Albert, lui, il s'en fout...

Jason, Albert et Herman entrent dans une grande salle pleine de grosses bestiasses, étant débarrassé de son suppérieur hiérarchique, le nain décide de fermer la porte et de la bloquer, pour s'occuper de Velveth, Siara et Nudoc.

34

Mais il ne faut JAMAIS sous-estimer deux lutins sous cocaïne...

35

36

37

(Si l'action parraît un peu floue, je vous rééxplique. Velveth fracasse sa lanterne sur le crâne du nain. C'est une lanterne à pétrole, et grâce aux pouvoirs de Siara qui lui permettent de diriger le feu, le nain se met à brûler. Nudoc profite de cette diversion, pour dégoupiller deux grenades à la ceinture du nain, son équipement étant essentiellement composé de poudre explosive, Nudoc choppe les deux femmes et les pousse loin de la grosse explosion.)

La grosse explosion en question, fait écrouler un bout de mur, sur Albert et Herman, dans la salle d'à côté, laissant Jason en proie à deux grosses chimères avec juste un flingue pour se défendre. Au terme de beaucoup de panique, Jason parvient à tuer la première bète, pendant que la deuxième, pas si crétine que ça, fouille dans l'éboulement en se disant que ya deux humains morts dessous et que ça fera bonne ripaille. Mais il y a un truc qu'elle n'a pas prévu...

32

33

Bref, après cette bonne petite baston. Tous les survivants sortent du centre, et décident de s'allier pour vendre les informations et ainsi discréditer le Haut Consulat une fois de plus.

Mais Herman le sait, et il met en garde ses nouveaux amis : ceci ne sera pas sans conséquences. Et il leur faudra la jouer finement pour ne pas être la proie des tueurs du Haut Consulat.

Vous êtes dans un monde où il n'y a plus de méchant ou de mauvais, seulement des décisions rationnelles.

Et le prochain scénario va dépoter sa mère !!!!

Deux petits bonus dans la suite !!!

 

Bonus_Tshirt_

 

et le dernier, c'est juste parce que ça fait un an que j'ai pas tâté du toshop et que le retrouver m'a fait grand plaisir (même si j'ai fait ça à l'arrache...)

Bonus_Nudoc___Copie

(click on the image pour la voir plus grosse)

Publicité
Publicité
2 février 2011

Lame Noire - 200 ans plus tard

Il y a une petite seimane, j'ai été pris d'une énergie créative rétrospective, j'avais envie de vapeur et d'engrenages rouillés, j'ai donc ressorti Come Down Age (le jeu de l'Ardèche) pour y remettre un coup de neuf.

Voici ici, maintenant, une mini auto-promo pour vous motiver à jouer.

1. L'introduction au jeu :

La technologie augmente sur les terres de Farnos.

Les elfes se lient pour mener une guerre violente contre la technologie.

Zarkhan, un religieux, profite de ce chaos pour créer une grande religion qui offrirait le salut aux êtres purs.

Certains technologues expérimentent sur toute la population une nouvelle race de Chimères, visant à décupler les capacités physiques et mentales. Hélas, les expériences se soldent le plus souvent par des échecs sous forme de grosses créatures immondes et dangereuses.

C’est le chaos.

Alors que des commandos spéciaux sont organisés pour anéantir les races impurs comme les orques ou les gobelins, on ressent le déclin imminent de la technologie et de la religion. Une inquisition violente se met en place pour le plus grand bonheur des races pures. Le travail est très facilement trouvé et l’économie prospère. Par contre, les prêtres de l’ordre de Zarkhan, le dieu suprême, se multiplient et leurs mentalités se modifient de plus en plus. Les gobelins, les orques et les Demis orques sont les premières cibles de Zarkhan. Ils sont quasiment tous rapidement anéantis. Dégoûtés par la technologie et la mentalité en place, les Huménains rentrent se réfugier sur leurs îles. Plus jamais personne ne retrouva les îles des Huménains, comme si elle étaient parties…

Les Hommes-Loups sont considérés comme impurs, ils essayent donc d’échapper à l’inquisition en partant avec les Huménains, en se réfugiant chez les Lutins ou les elfes ou en se faisant passer pour de vrais loups. Les Hommes-Lézards sont également considérés comme impurs, ils rentrent tous dans leur marais géant et n’y ressortent plus. L’inquisition ne va pas jusqu'à eux car sans pied palmé ni branchies spéciales, on ne survit pas à l’atmosphère spongieuse et au sol mouvant des marrais de Krozaar. Les hommes chats disparaissent totalement de la circulation. On ne déplore qu'une petite centaine de pertes dues à l'inquisition et les échecs cuisants des rafles d'hommes chats infructueuses se multiplient au sein des troupes de Zarkhan qui commencent à paniquer...

L’inquisition et la technologie pourchasse la magie pour l’anéantir, malgré une résistance à la sauvagerie de la religion, la magie essaye de préserver son essence pour essayer de changer les choses. Les Morts-vivants ne se contentent plus de se nourrir de magie, maintenant, ils pompent l’essence magique pour se développer encore plus. Sans le savoir, de nombreuses familles ont eu des proches qui renaissaient subitement. Les dragons n’existent plus que dans les livres et les légendes et dans certaines mémoires… Le reste de la magie est utilisé trop abondamment et les démons se font beaucoup invoquer, certains, même, ne repartent plus dans leur plan et restent sur Farnos.

Le monde est rapidement sous la domination de Zarkhan et de la technologie. La magie ne fait presque plus effet et les peuples comme les elfes, les lutins et les dragonides disparaissent lentement. Les forêts sont déboisés et l’industrie régit le monde. La religion, quant à elle, est divisée en centaines de castes aux ambitions très décalés. La violence est omniprésente et les cauchemars deviennent réalité grâce aux progrès de la thérapeutique mentale. Les perso évoluent dans un univers sombre et sauvage, comme une anarchie mais personne ne s’en soucie car c’est dieu, Zarkhan qui l’a voulu.

2. Les nouveautés

- Deux races sont devenues injouables, les barbares et les fidèles de Zarkhan, je pensais que ce serait inutile. J'ai également remis les Nains au goût du jour. On peut donc incarner un Nain.
- J'ai repris les règles de Lame Noire car elles fonctionnent et parce que j'avais la flemme d'en inventer d'autres (les règles de CDA de base étaient trop tortueuses, j'ai décidé de les abandonner)
- J'ai ajouté trois règles au niveau des caractéristiques que je trouve pas trop mal : La Morale redéfinit la notion d'alignement, on doit faire un test de morale pour accomplir une action en opposition avec les convictions du personnage. La Personnalité redéfinit la notion de rapports sociaux, mais c'est un peu plus compliqué, elle servira également pour les Chimères. Et une règle au niveau du combat qui permet à l'attaqué, s'il est bien plus combatif que l'attaquant, de le prendre par surprise et de faire rater son attaque.
- Les règles du combat à distance, étant fortement plus présentes dans CDA ont été simplifiées au maximum.
- Les règles des Chimères ont été énormément completées, avec 16 races de Chimères qu'on peut se faire implanter. L'implantation ne découle plus d'un simple jet de dé, mais du background et du choix du joueur. Le rôle de la Chimère est devenu très important et la dualité qui l'accompagne (à savoir avoir une Chimère c'est bien, mais c'est aussi super dangereux) a été précisée sous formes de règles simples et énormément roleplay.
- Les règles de magie ont été également simplifiées et adaptées au background du jeu, on ne peut plus lancer de boules de feu, mais l'utilisation de la magie devient beaucoup plus technique et stratégique. Les règles sont principalement basées sur du rôleplay.
- Le background du jeu a été réécrit, avec pas mal de précisions concernant les organisations en vigueur (avec toujours la fameuse Commission Bernstein, le groupuscule terroriste visant à faire cohabiter la magie et la technologie dans le respect et la préservation de la nature) (ouais, c'est les gentils) et pas d'autres trucs qui sont l'héritage des scénarios joués par Fenris, Grim, Dae et Lucro (entre autres) (même la secte créée par Fenris à laissé une trace dans le monde, je ne vous en dit pas plus...)
- Les Connaissances ont été toutes précisées, avec un petit texte marrant explicatif à chaque fois. Les Connaissances sont les trucs qu'un technologiste peut faire. Vous savez, le lance-projectile à pression hydraulique, plus communément appelé Patator ! hé bin c'est un exemple de Connaissance.
- La création des personnage comporte une règle qui OBLIGE les joueurs à choisir des orientations (appelés des Partis) voisins avec celle des autres personnage, pour éviter au MJ de perdre deux heures à essayer de réunir tout le monde sans bain de sang. Hein... Je l'avais déjà dit dans le mail, mais l'action de l'Ardèche, PLUS JAMAIS CA !!!
- Le tout a été soigneusement mis en page avec un choix typographique assez pertinent pour mettre tout le monde dans l'ambiance avec un dossier icônographique à la clé (mais comme j'ai pas encore récupéré Indesign, j'ai pas essayé de mettre les images parce que sur Word ou OpenOffice, c'est la grosse misère)

alors évidemment, il reste des trucs à faire... Mais bon, ça reste accessoire et ce sera fini au moment où il sera possible pour tout le monde de s'y remettre.

3. Les scénarios
 

Cinq pistes de scénario ont été créé, comportant à chaque fois un déroulement différent pour un groupe orienté magie et un groupe orienté technologie. Cela est d'ailleurs amusant parce qu'a chaque fois, les deux côtés s'avèrent être autant palpitants l'un que l'autre. Alors comme j'ai aucune idée duquel choisir (j'en ai éliminé un, que je réserve pour plus tard, lorsque les personnages auront un haut niveau si jamais ça arrive), je vais vous dévoiler juste les titres de chaque scénario (j'ai bien veillé à ce que les titres ne dévoilent aucun aspect du scénario) et je vais vous demander de choisir pour moi celui qui vous semble le plus attrayant. Alors évidemment, vous n'aurez pas tous le même avis, mais ça m'aidera à choisir j'en suis sûr. Parce qu'une fois la piste de scénario choisie, je dois le développer pour qu'il tienne en plus de deux lignes.
(Vu que Tristan et Yann vont peut être passer par là, vu que je leur ai envoyé le mail, je suppose que leur frustration sera trop grande pour choisir, quoique peut être pas après tous, ils ont l'air d'être bien là où ils sont) (quoiqu'il en soit, s'ils veulent choisir, ils peuvent.)

Chaque scénario possède sa part d'investigation, de finesse et de baston, je ne vous cache pas qu'il y a des prédominances pour tel genre pour certains, mais je ne vous dirai pas lesquels c'est. En plus, ne vous fiez pas trop aux noms pour deviner ça, ils sont trompeurs...

Scénario 1 : Sous-exposition pour Reginald Deflandres
Scénario 2 : Terreur à Bourgenel

Scénario 3 : Juste de la vulgaire poterie

Scénario 4 : Label bio pour le CDTB

Voilà. Maintenant, vous pouvez saliver, bande de dégénérés. (ya pas de raison que y ait que moi qui salive...)

a très bientôt

15 juin 2010

La Folie des Hommes - quelques nouveaux passages...

Etant donné que La Folie des Hommes a été écrit de façon Brain Fuck (en mélangeant les intrigues, les lieux et les moments) je me vois dans l'obligeance de poster ici que quelques passages anti spoiler

Le sombre château de Trayne se découpait parfaitement dans la brume blanchâtre du matin tellement il était sombre. En haut de la colline surplombant la ruine d'obsidienne qui servait de repaire à une vieille sorcière folle, cinq silhouettes humanoïdes accompagnées des silhouettes de leurs montures respectives attendaient. Ils n'attendaient rien de très spécial en réalité, ils voulaient seulement agir de nuit et ils anticipaient très judicieusement la journée qu'ils allaient vivre comme étant une journée longue et ennuyeuse.

Car en réalité, alors qu'ils se préparaient tout pimpants à frapper à la porte du château, l'espion personnel de Benkeld s'était dépêché de les prévenir de la délicate situation dans laquelle ils se trouvaient. Un assassin de l'Oeil de Fer avait prévenu Trayne que cinq aventuriers, accompagnés par cinq montures, allaient se rendre chez elle pour mettre fin à ses jours. La réaction de la sorcière avait été très extrême et il était préférable pour tous de ne pas se pointer innocemment dans le château en prétextant pouvoir tout arranger.

La situation était d'autant plus critique que les cinq compagnons, stoppés dans leur élan de bonté, avaient perdu la face et se retrouvaient à attendre la nuit pour faire quelque chose qu'ils n'avaient visiblement pas envisagé : attaquer la sorcière.

Préalablement, Fenris avait courageusement fait le tour du château et avait aperçu une grotte qui semblait s'enfoncer sous le château, manufacturée comme un réseau souterrain. Hélas, jugeant que son courage avait des limites, il n'avait pas voulu s'y aventurer.

- Bon alors... Comment on opère ?

- Je propose qu'on aille trouver une tribu de gobelin, commença Fenris, on leur dit qu'on a trouvé une grotte dans laquelle il y a un trésor. On les envoie dans la grotte, ça fait diversion, et nous on attaque de l'autre côté.

- Je vois de multiples aspects irréalisables dans ton plan, réfuta Grim. Et puis, j'ai pas envie de me lier d'amitié avec des gobelins.

- On va pas se lier d'amitié, on les envoie à l'abattoir !

- Écoute, continua Grim, déjà ils vont pas nous croire, en plus c'est des petits êtres vicieux, ils vont se demander pourquoi on leur demande ça, et puis ils essayeront d'en tirer avantage... et pourquoi on leur parlerait d'un trésor qu'on pourrait aller chercher nous même ? Et puis personne ira vendre son trésor à des gobelins... non... Oublie... Et puis, on sait même pas où elle mène cette grotte.

Fenris sombra dans un profond silence pendant un instant, puis il reprit :

- On va s'acheter des vêtements pour nous rendre méconnaissables...

- Méconnaissables ? Mais elle nous a jamais vu !

- Oui, mais j'veux dire, moi, j'ai une robe noire, une faux, un air pas net, je me ressemble pas mal. Laisse-moi terminer. Du coup, on s'habille comme des percepteurs d'impôt ou des dératiseurs et on entre.

Il y eut un nouveau silence, simplement rompu par le gémissement de Grim.

- Bon, écoutez, intervînt Benkeld, à nous cinq, on peut y arriver sans trop de mal. Tentons une attaque frontale. Vous m'aviez pas dit que vous étiez descendus dans une ville de mort vivant pour aller tuer leur reine ?

- Oui, mais on était dix à entrer dans la crypte et seulement trois à en sortir.

- Heu... en réalité, corrigea Grim dans son éternelle bonté, ça s'est pas tout à fait passé comme ça.

- Oui mais on est pas obligé d'en parler. Les hauts-faits et les récits d'aventure, ça se construit sur 90% de mensonge.

Benkeld soupira et annonça qu'il était fatigué et qu'il allait commencer à préparer un feu pour faire cuire la viande séchée qu'ils avaient apporté.

Après un court repas et une bonne demie heure de ronflements réjouit, Fenris reprit la parole.

- Finalement, elle s'attend forcément à une attaque, la sorcière.

- Oui.

- Donc si on l'attaque, on perds l'effet de surprise.

- Belle déduction.

- Si on attends qu'elle dorme, il est extrêmement probable qu'elle soit blindée de protections en tout genre.

- Oui, soupira Buchéna.

- On a avec nous une personne qui semble avoir de bonnes compétences en médecine, reprit Fenris en montrant Ethel avec l'os de poulet qu'il utilisait pour se curer les dents.

- Oui, confirma Ethel.

- On se débrouille pour trouver comment la sorcière s'approvisionne en nourriture. Et on réorganise sa nutrition de façon à ce que son repas soit totalement pas équilibré. Genre, on lui donne à manger que du poulet, histoire qu'elle soit bien c...

- C'est la troisième tentative farfelue en moins d'une heure, l'interrompit le nain. Bravo Fenris.

- Ça fait quatre avec l'histoire de l'aimant géant, ajouta Buchéna.

- J'aimerai qu'on oublie cette histoire d'aimant, grogna Fenris. Et la conversation continua ainsi pendant quatre heures.

Après une journée entière vouée à démanteler délicatement la dignité de chacun comme on éplucherai une banane, la nuit se décida enfin à tomber. N'ayant pas pu prévoir de plan, les cinq courageux aventuriers se contentèrent seulement d'élaborer une stratégie infaillible qui consistait à frapper à la porte et voir ce qui se passait ensuite.

Ce genre de plan n'échouait jamais et fort d'avoir pu l'expérimenter toute leur vie, Grim et Fenris le savaient parfaitement. Lorsqu'ils en firent part aux autres membres du groupe, personne ne trouva à en redire et le plan de la Porte (comme ils aimaient à l'appeler par la suite) fut très judicieusement jugé simple, pertinent et efficace.


(...)


Le son des coups qu'on donnait sur la grande porte noire raisonnèrent dans les couloirs du château et réveillèrent Fuiniant d'un long et profond sommeil. Forcément, pensa-t-il, la première personne frappant à la porte du château depuis bientôt soixante dix ans est obligé d'arriver en plein milieu de la nuit... Il se leva en tapant du pied et descendit les immenses escaliers en marbre noir qui servait de HLM pour les araignées. Il traversa le château en marchant lentement, sa petite forme se mariant parfaitement avec les interminables couloirs et les gigantesques voûtes gothiques qu'il parcourait sans détermination. Puis, il arriva devant la grande porte en bois de chêne noir qui était encore la malheureuse victime de coups de poings rageurs. Il l'ouvrit en actionnant une manivelle maîtresse de tout un système de rouages grinçants et regarda d'un œil fadasse ce qu'il y avait derrière.

Ils étaient deux, un jeune homme aux cheveux longs torse nu sous un beau manteau pourpre et une jeune femme au regard fatigué et aux cheveux argentés.

- C'est pas trop tôt, ça fait deux heures que je toque à la porte !

Il baissa les yeux sur le visage outrancièrement repoussant de Fuiniant qui roulait ses gros globes blancs dans ses orbites sans émettre le moindre son.

- Ha je vois... Un... subordonné... Et pas des plus charismatiques... Où est ma tante, petite chose sans intérêt ?

Fuiniant émit tout d'abord un bruit plaintif pendant qu'une goutte de sueur se logeait dans un des kystes mucoïdes qui parsemait les parois amphibiennes de son visage, puis il se retourna et fît signe aux visiteurs de le suivre.

- Hé bien, ça a bien changé ici, reprit l'homme, on voit bien que ma tante a des goûts affreusement vides de sens esthétique.

Comme personne ne lui répondait, il continuait.

- Toutes ces toiles d'araignées, tous ces squelettes, c'est répugnant...

Il regarda la jeune femme qui lorgnait le sol d'un air abattu. Visiblement en rogne, il lui envoya une claque furieuse derrière la tête.

- Réponds traînée, ou ce soir, je te fais encore manger la poussière !

- Tu... tu as raison. C'est...

- C'est quoi ?

- C'est... ça manque de goût...

- Ça manque de goût ?

- T... Tout à fait...

- Aucune jugeote, traînée, salope, aucun libre-arbitre... Tu vas voir...

La jeune femme se laissa sombrer dans une mélancolique torpeur maladive pendant que Fuiniant déglutissait péniblement... Voilà, c'était arrivé, les malades mentaux organisaient un repas de famille pour se donner un dernier combat et s'oublier dans la violence, le sexe et la mort. Mais lui, cette pauvre petite créature sans intérêt, lui qui était le seul saint d'esprit dans ce palais mais qui, par un malheureux concours des circonstances, n'était pas doué de parole car il n'était qu'un animal, lui qui était faible, certes intelligent, mais trop incapable de se dresser contre cette bande de dégénérés, il ne voulait pas finir comme ça.

Alors qu'ils traversaient un couloir au troisième étage, Fuiniant regarda l'horizon nocturne et soupira.

Avant de travailler pour Trayne, il servait un vieil homme très sympathique qui, faute de pouvoir lui donner le langage, lui avait appris à lire et écrire. Voilà près de cent ans qu'il n'avait pas pratiqué, il lui faudrait juste s'entraîner un peu.

En pensant ça, il se laissa doucement bercer par l'apaisement que lui procurait une telle idée et deux jours plus tard, alors qu'il subissait encore les fruits de la folie de sa maîtresse et de ses étranges neveux, il s'isola dans sa chambre et ramassa un morceau de papier et une plume de corbeau. Hélas, il n'avait plus d'encre, le jeune Mormart s'était emparé du dernier pot pour « travailler », disait-il.

Trayne commençait à réviser ses sorts et a réanimer certains de ses gardes et soldats. L'un d'eux, un zombie de trois mètres de haut, restait devant la porte de la chambre de sa maîtresse en fixant vaguement le mur en face de lui.

Mormart, son neveu récemment arrivé, avait investi la salle d'invocation et commençait à tracer des pentacles un peu partout sur les murs, le sol, les tables. C'était un furieux et sa folie chez lui, prenait une forme moins inquiétante que chez Trayne, mais beaucoup plus effrayante car elle était teintée d'une colère irrationnelle.

Quant à sa petite sœur, Hérivaine, Fuiniant ne la voyait jamais car son aliéné de frère l'avait enfermé dans sa chambre. Il avait pourtant vu Mormart, chaque soir, entrer dans la chambre condamnée de sa petite sœur et fermer à clé, ne laissant comme porte entrouverte à l'imagination de la créature que des hurlements et des gémissements. Fuiniant ne savait pas ce qu'ils faisaient là dedans, et il évitait le plus possible d'y penser.

Car pendant ce temps, alors que quatre cavaliers approchaient du château, la créature de Trayne essayait de se remémorer les cours de son vieux professeur en traçant en tremblant des lettres méconnaissables avec son propre sang.

Lorsqu'il aperçu les quatre silhouettes se découpant sur l'horizon, Fuiniant tenta le tout pour le tout. Et il écrivît « A L AIDE » sur un vieux morceau de parchemin froissé qu'il lesta à une pierre et lança par la fenêtre.

Puis, il s'assît sur sa paillasse et poussa un long grognement d'espoir résolu.


Ce fut Buchéna qui reçut la pierre sur le front. Elle jura de la manière la plus silencieuse qui lui était possible pendant un bon quart d'heure et finit par dérouler le parchemin.

- A l'aide ? Si c'est comme ça qu'on appelle à l'aide ici, ils peuvent toujours courir...

Elle laissa tomber dédaigneusement le parchemin qui avait valu à Fuiniant des heures de travail épuisantes et rejoignit ses compagnons qui allaient mettre en œuvre la phase numéro 1 du fameux plan de la Porte.

Après cinq minutes d'attente, la porte s'ouvrit dans un douloureux complexe de sonorités d'engrenages rouillés. Fuiniant regarda les cinq aventuriers avec un air extrêmement perplexe. S'il avait su, il ne se serait pas fatigué à écrire un mot de détresse. Après s'être demandé quels genre d'aventuriers appliquaient encore le plan de la Porte depuis la mort de Mergoth le Sauvage qui avait prouvé que ce plan avait une faille essentielle : celle d'être extrêmement dénué de prudence et de stratégie, Fuiniant pensa que, en tant que portier, il pouvait bien plus facilement parvenir à ses fins en laissant les aventuriers agir de cette façon.

- Salutation, petite créature, commença Fenris avec l'assurance d'un diplomate, qui êtes vous ?

Fuinant répondit par son habituel grognement significatif et fit signe à ses visiteurs de le suivre.

Discrètement, il fit rentrer les aventuriers dans une salle qui ne contenait qu'une table, et un nécessaire d'écriture très luxueux. Il leur fît signe d'attendre et commença à écrire. Chaque lettre qu'il traçait provoquait chez lui d'affreuses mimiques grimaçantes et des sueurs froides dues à un effort de concentration extrême qui faisait surchauffer son métabolisme. Chaque lettre qu'il traçait était non seulement difficilement lisible mais il prenait toujours un temps désagréablement long pour la tracer. La plume crissait sur le papier en créant des vagues électriques, comme celles que ferait la marée sur une mer de copeaux de fer.

- Quelqu'un a une illumination et devine ce qu'il veut nous dire ? demanda Fenris.

- Aidez-moi... à sortir d'ici... tuez... tuez...

- Il veut qu'on tue quelqu'un.

- Quelqu'un dont le nom commence par un T, visiblement.

- T... R... A... Y...

- Heu... Trayne ?

Fuiniant répondit d'un grognement affirmatif, il pouvait ne pas écrire le N et le E restant et il laissa échapper un soupir satisfait.

- Pourquoi ? demanda Ethel.

- On va peut être éviter de lui poser des questions et on va agir, proposa Fenris. Après tout, la sorcière doit avoir un tas d'artefacts super précieux ou un trésor.

- C'est vrai que, vu sous cet angle, on va pas cracher sur un peu d'action avec récompenses à la clé.

- Oui, soupira Benkeld, et je vous rappelle que nous avons difficilement le choix, désormais.

- C'est vrai, termina Fenris, alors allons-y. Mène nous jusqu'à ta maîtresse, répugnante créature.

LA SUITE TRES BIENTOT...


7 mai 2010

La Folie des Hommes - petite trève

Comme les chapitres 3 et 4 dévoilent des détails clés de l'intrigue et que le chapitre 5, bien que ne dévoilant rien, possède des parties qu'on ne peut comprendre si on a pas lu ceux d'avant, je ne met en ligne qu'un court extrait du chapitre. Il s'agît du passage présentant (et c'est pas trop tôt) les véritables personnages principaux de l'histoire, c'est à dire Benkeld, Fenris, Grim, Ethel et Buchéna. Enfin, j'ai mis Buchéna dans le chapitre mais si Loïc ne se joint pas à nous, je la ferai quitter le groupe, trouvant que cette aventure est bien trop dangereuse (je vous ai dit que je romance à mort)

Promis, je remetterai tout dans l'ordre une fois que l'intrigue aura avancé...

Voilà, et si vous voulez, je vous imprimerai le truc une fois terminé si vous aimez pas le feuilleton en ligne.

Le soleil se levait lentement sur le petit village de Sarmegrine. Une petite brise fraîche parcourait les rues en se faufilant entre les pattes des chiens et dans les cheveux des hommes.

 

Dans la main de Benkeld se trouvait un petit sachet en cuir et chaque personne autour de lui le regardait en affichant un air inquiet.

 

«  Alors... Qu'est-ce qu'on fait ?

 

- Je pense, répondit une jeune humaine répondant au nom de Buchéna, qu'il serait préférable de le jeter dans une rivière et de partir loin et d'oublier. »

 

Tous se regardèrent encore une fois en silence. Ce petit sachet de poudre n'était qu'une source d'ennui de plus dans ce monde impitoyable. Mais la solution de la jeune femme ne paraissait pas être une solution pour tous.

 

Depuis que, se trouvant en possession d'un objet aussi énigmatique, Fenris, Grim et Buchéna étaient allé voir un chercheur que l'évolution des métiers avait nommé artefactologue, Benkeld, le dit-chercheur, récapitulait sans arrêts et avec une insistance inquiétante la gravité de la situation. Ils étaient en possession d'un sachet de poudre capable de soigner la folie d'un homme extrêmement dangereux qui, s'il mettait la main dessus, serait inévitablement remis sur pied et pourrait sans aucun doute semer le trouble dans la paix ambiante qui régnait de manière précaire sur le monde. Or, en tant que possesseurs du sachet de poudre et étant, pour la plupart, conscients qu'une telle chose ne serait souhaitable à personne, ils arrivaient très peu à s'entendre avec leur conscience sur une solution qui serait autant favorable au monde dans lequel ils vivaient qu'a leur propre vie.

 

Depuis la nuit des temps, il existait un terme générique qui illustrait laborieusement un des plus vieux concepts de l'univers. On appelait ça l'alignement. Il y avait les bons, ceux qui agissaient pour le bien de tous, et principalement pour le leur, et qui refusaient tout acte visant à réduire leur impact de bonté sur le monde. En gros, ils étaient dénués de sens logique et ne cherchaient qu'à ce que des familles inoffensives les adulent. Puis il y avait les mauvais, ceux qui ne rechignaient devant aucune action, ceux qui savouraient le plaisir qu'offre l'action de faire du mal aux autres. Et au milieu, il y avait les neutres, qui n'agissaient que pour leur bien, quoiqu'il se passe.

 

Ce concept manichéen avait pourtant beaucoup de mal à s'intégrer dans la vie des Terres de Farnos. Les gens agissaient comme bon leur semblait et nombreux étaient ceux qui différenciaient mal le bon du mauvais et agissaient comme leur dictait leur conscience première, c'est à dire stupidement. En outre, alors que l'avenir du monde était en jeu, les bons voulaient se débarrasser d'un fardeau trop lourd à porter, les mauvais voulaient sauver le monde d'une manière qui les feraient profiter d'une violence destructrice évidente et les neutres voulaient que le monde sombre dans la peur, sachant qu'ils arriveraient tant bien que mal à s'intégrer à un nouveau mode de vie. C'était un inversement des antiques valeurs du Bien et du Mal et les régisseurs de l'Univers avaient tracé un trait sur les Terres de Farnos après d'innombrables tentatives de rééquilibrage infructueuses.

 

Graham Franklin n'était ni un démon, ni un dieu, ni un mage noir très puissant, il était simplement un économe tellement puissant financièrement que le monde pouvait lui appartenir pour une pièce de cuivre. Or, de l'autre côté de la balance se trouvait une sorcière, avide de méchanceté et de sang, qui avait réduit l'homme d'affaire à un état légumineux pitoyable après une querelle pitoyable. Aider l'un équivaudrait à se mettre l'autre sur le dos et dans un cas comme dans l'autre, ce n'était pas souhaitable. C'est comme ça que raisonnaient les gens en général, sur les Terres de Farnos.

 

Du peu qu'il s'en souvenaient, c'était une diseuse de bonne aventure gitane qui leur avait donné ce sachet, leur disant qu'il pouvait faire beaucoup de mal et se gardant bien d'en dire beaucoup plus comme pour servir la volonté de plonger l'intrigue dans un trou sombre. Heureusement, les anciens possesseurs du sachet de poudre avaient des connaissances qui leur permirent vite de découvrir de quoi il s'agissait. Un sachet de poudre ayant la capacité de sortir le plus dangereux homme de la terre d'un état végétatif grave.

 

Le premier du groupe était un nain franchouillard, bon vivant et particulièrement costaud. On le connaissait sous le nom de Grim, bien que sa nature naine lui équivalait un nom bien plus compliqué à prononcer. Le second était un elfe, qui aurait pu devenir un très bon ménestrel si il n'avait pas croisé la route d'un livre de magie noire et n'avait pas dévié vers un côté obscur qui lui seyait plutôt bien. Il s'appelait Fenris et était le possesseur d'une parfaite réplique de la faux de la Mort que lui avait donné la Mort elle même, bien que ces souvenirs soient encore un peu vagues pour lui et ses compagnons. La troisième était une jeune femme au gabarit assez impressionnant répondant au nom de Buchéna, elle excellait dans la construction de yourte et dans le débitage de bûches de bois. En l'occurrence, elle se sentait parfaitement bien taillée pour éviter de se lancer dans une telle aventure. Ce qui était fort dommage pour elle car c'était à elle que la gitane avait donné le sachet de poudre, et ses compagnons avaient comme une envie de la punir pour avoir accepté une telle erreur de la part d'une inconnue. La quatrième était une grande huménaine répondant au nom de Ethel Théraa, elle venait à peine de rejoindre le groupe car elle ne connaissait que Benkeld, qui était aussi ici par défaut car il avait eu le malheur d'avoir les connaissances nécessaires pour identifier le contenu du sachet de poudre et connaître la terrifiante histoire de Graham Franklin. Ethel et Benkeld étaient amis depuis fort longtemps. C'était un lien assez fort qui s'était créé entre eux deux bien que l'inquiétante femme soupçonnait l'inquiétant bonhomme de camoufler un passé lourd derrière une trogne de vieux bibliothécaire.

 

Malgré les différences notables qui ornaient le groupe, il était en voie d'une soude solide et tenace. Fenris et Grim bourlinguaient ensemble depuis un petit moment déjà et la querelle séculaire qui rythmaient leurs différences raciales avait vite fait place à une complicité étroitement mêlée d'indifférence mutuelle. Il faut dire qu'ils en avaient vécu des aventures. Ils avaient couru à travers les mers à la recherche d'une statuette maudite, ils avaient combattu un clan nain ayant fricoté de trop près avec le Roi des Gobelins, ils avaient sauvé des étudiants de la grande école de magie d'Illuminapolis, chacune de leurs aventure les avait un peu plus rapproché. Leur groupe de deux avait été maintes fois complété par un troisième acolyte qui ne durait hélas jamais très longtemps, excepté feu le brave Lucro qui avait accompagné Fenris avant même qu'il rencontre Grim et la charmante Dae qui aurait préféré se raser les poils plutôt que de continuer à suivre ces deux antipodes destructeurs ambulants. Notons ici que, pour une raison évidente, Dae était le genre de personnage féminin charmant qui ne pouvait se permettre de se raser les poils pour répondre aux canons de beauté de tout univers d'héroic fantasy, en effet, il s'agissait d'une femelle homme-chat, une espèce qui tire son charme de sa soyeuse pilosité.

 

Un peu plus tard, ils avaient rencontré Buchéna, avec qui ils étaient descendus dans une crypte pour y tuer une reine Lyche. Buchéna avait réussi sans trop de mal à s'intégrer au rythme du groupe qui multipliaient les atrocités pour parvenir à leurs fins. Et voilà maintenant que, leur trio si nouvellement formé s'accaparait de deux nouvelles personnes qui, bien qu'encore moins concernés par cette histoire de poudre que le groupe qui s'était amené à eux, semblaient entrain à se lancer dans une telle aventure. Mais en réalité, Benkeld et Ethel, voyant assurément qu'on ne pouvait confier un tel fardeau à un elfe visiblement plus maléfique que le Maléfique lui-même avaient décidé de se joindre au groupe pour éviter toute erreur.

 

« Je récapitule, reprit Fenris après un long silence, si on donne ce sachet de poudre à Graham, on aura la sorcière sur le dos...

 

- Et bien plus, l'interrompit Benkeld, ayant réveillé une force aussi dangereuse, le monde entier voudra votre perte, sauf Graham Franklin, bien sûr.

 

- Et si on le donne à la sorcière, on aura Graham sur le dos.

 

- Parfaitement, mais attention, cette solution est en aucun cas préférable à l'autre, je veux dire, d'un point de vue qui concerne seulement votre vie. Graham Franklin a un allié de taille, il s'appelle Wel Tekeden, il est connu comme étant le Prince des Mercenaires et le danger que représente un homme de son acabit est immense.

 

- Je pense, intervint Buchéna dans sa mansuétude bonté, que la seconde solution est préférable, d'un point de vue qui concerne le monde. »

 

Tous la regardèrent et acquiescèrent, il était clair et net que, dans un cas d'espèce comme celui-ci, il valait mieux choisir la solution qui entraîne le moins d'ennemi possible. Dans le crâne de Fenris se forma une image représentant un monde chaotique gouverné par le pouvoir de Graham, avec à ses côtés, un Fenris tout fringuant ayant réussi à s'intégrer et lui servant de bras droit. Ayant remarqué que son compagnon divaguait dangereusement, Grim lui envoya un coup de genoux dans le tibia pour qu'il cesse tout de suite ses funestes anticipations fantasmagoriques. Fenris le regarda avec haine car le nain venait d'interrompre son rêve au moment où il poignardait Graham pour prendre sa place...

 

Ils chargèrent alors leur bagages et se mirent en route vers le château de la sorcière en pensant sérieusement que d'ici deux jours, cette histoire se terminerait par une grosse baston et qu'on irait tous boire une bonne bière pour fêter ça.

 

C'était, en général, ce qui se passait à chaque fois.

(...)

Bon allez, je met aussi l'introduction sur Trayne parce que j'adore ce passage...

Trayne était une sorcière paisible et tranquille mais la paix intérieure qui l'animait n'était que le pâle reflet d'une existence qui n'attendait plus rien. Elle était vieille, certes, elle avait vécu longtemps, contrairement à ce que disait son visage, rendu éternellement ravissant par un puissant sortilège. Et dès lors qu'une énergie négative et inerte animait une personne, on pouvait se poser des questions sur le sens du mot « animer ». Comme pour conditionner sa retraite poussiéreuse, son immense château de trois étages tombait en ruine, les corps squelettiques des gardes et des serviteurs gisaient encore dans les couloirs comme si quelqu'un avait oublié qu'on devait les nourrir pour qu'ils restent debout. La poussière était devenue maître des lieux, même si elle se disputait encore quelques coins sombres avec les toiles d'araignées. Une ambiance mortelle s'était installée dans les couloirs glauques et la quantité incroyablement faible d'âme qui vive ne trouvait repos qu'en parcourant les couloirs de long en large à la recherche d'une occupation.

Néanmoins, adepte de la nécromancie, Trayne n'avait pas abandonné son sort à la décrépitude et le personnel nécessaire pour la tenir en condition de vie assurée avait rapidement été remplacée par quelques morts-vivants. Malgré tous les efforts de la sorcière, un silence épuisant régnait dans le château et même l'ennui devenait une occupation mortellement ennuyeuse. Pour s'amuser, elle avait fait courir le bruit qu'une nouvelle vague de non-vie allait déferler sur le monde, espérant que des aventuriers au service de la destruction de « ceux-qui-ne-sauraient-vivre » viendrait se jeter dans ses miches et lui redonnerait l'énergie de faire le mal. Hélas, sa tromperie n'eut pas le succès escompté, car, en retard d'une bonne soixantaine d'année, elle ne savait pas que la création de golems et de morts-vivants était devenu une pratique courante sur les Terres de Farnos et que lorsqu'on annonçait tout haut d'un rire machiavélique qu'on allait créer à nouveau la non-vie, le plus souvent, on répondait « ha oui, tiens, ça me rappelle que mon golem pourrait me construire un truc dont je ne me servirait pas » ou « faudrait réveiller le zombie pour qu'il fasse des choses qu'on trouve trop ingrates pour faire soi-même ».

 

Pourtant, quelqu'un avait répondu, un certain Sturin Rougemer s'était levé, criant tout haut qu'une telle pratique était une insulte à la vie. Il avait suivi les indications pièges de la sorcière et s'était rendu, céans, sans hésitation, à son château.

 

Après avoir marché dans des souterrains vides, il était tombé au fond d'une trappe et s'était cassé la jambe. On peut être certain que Trayne n'a jamais eu vent de l'existence de ce type car, ne pouvant se déplacer, le jeune Rougemer était mort tout seul dans son oubliette.

 

Depuis cet échec cuisant, Trayne n'avait plus rien tenté et s'offrait le luxe d'une retraite pleine d'ennui et de cafards.

 

Cependant, ce qu'on lui annonça aujourd'hui la sortit d'un long sommeil d'inertie. Avant tout, elle hurla de colère, puis elle se calma et regarda Fuiniant, son horrible familier qui roulait des yeux ronds craintifs.

 

« Qu'est-ce que tu peux être laid » dit-elle...

 

Elle se leva de son immense fauteuil en cuir et se dirigea vers sa bibliothèque.

 

« Mon cher et laid serviteur, reprit-elle en cherchant un livre dans les étages, aujourd'hui, la cruelle Trayne va se réveiller pour un dernier combat... »

 

La créature frémit et roula encore des yeux. Elle émit un borborygme indescriptible et tapa du pied.

 

« Je ne laisserai personne détruire ce que j'ai fait. Prenons les armes, Fuiniant ! Et offrons-nous une dernière et maléfique gloire avant de sombrer dans le néant. »

 

Le grognement de Fuiniant laissait entendre qu'il n'avait pas vraiment envie de sombrer dans le néant car il lui restait encore beaucoup de temps à vivre, son espèce ayant une espérance de vie supérieure à celle des humains. Fuiniant était, malgré tous ses défauts, plutôt intelligent.

 

« L'heure du dernier combat a sonné. Lorsque nous auront vaincu nos ennemis, nous siroterons chacun un bon verre de cognac dans lequel nous aurons préalablement versé deux gouttes de cyanure, puis, nous nous étreindront sur le lit de soie et la mort nous prendra tous les deux, inséparables »

 

Fuiniant déglutit. Ce n'était pas que Trayne n'était pas à son goût, mais il n'avait vraiment pas envie de mourir ainsi et voir sa maîtresse perdre ainsi la raison lui glaçait le sang. En pensant à ça, il se demanda si sa maîtresse avait déjà eu un comportement normal.

 

« Il est temps d'en finir avec notre morne vie, je suis belle et je décrépit, tu es moche et tu ne sert plus à rien. »

 

Fuiniant lâcha un nouveau grognement de protestation. Il servirait sûrement à quelque chose s'il rejoignait son village avec toute sa famille qui ne le trouvait pas si moche que ça.

 

De son côté, Trayne avait trouvé le livre qu'elle cherchait. Ce n'était pas un grimoire ancien chargé d'une magie antique surpuissante. C'était un simple annuaire. Elle se saisit d'un globe de communication à distance et suivit les indications qui se trouvaient dans l'annuaire.

 

Lorsqu'elle eut fini, elle se tourna de nouveau vers son affreuse créature et lui afficha son sourire le plus dérangeant qu'elle n'avait pas affiché depuis bien longtemps.

 

« Et pour être sûrs que nous finirons comme nous l'avons prédit, j'ai appelé Mormart et sa gentille sœur, quand à Miado, il se charge du reste... »

 

Puis elle laissa éclater un rire tonitruant plein de cruauté. Quand à Fuiniant, il roula des yeux, s'épongea le front avec le tapis et déglutit encore une fois.

 

Alors c'était comme ça, le destin, il finirait donc sa vie entouré d'une bande de malade mentaux...

 

 

21 avril 2010

La Folie des Hommes - chapitre 2

Secoué par le vent, les feuilles des arbres bruissaient lentement, s'accordant entre elles dans un long opéra sans fin. Le soleil, déjà bien haut dans le ciel, éclairait d'une douce lueur les brins d'herbes virevoltants. Il faisait doux, ni trop chaud, ni trop froid et la nature s'épanouissait comme de coutume à l'entrée de ce mois de printemps radieux.

Ici, un escargot dévorait lentement l'extrémité d'une feuille de choux sauvage, là, un lapin attendri bondissait entre les touffes d'herbe, ici encore, un papillon sortant à peine de sa chrysalide parcourait non sans un intérêt curieux les milles bonheurs que lui offraient le printemps pimpant dans sa vie éphémère.

Comme porté par le vent, le papillon tournoyait lentement, secoué tendrement dans sa rêverie candide, il fit des allées et venues à droite et à gauche, jubilant du plaisir intense que lui donnaient l'usage tout nouveau de ses ailes toutes nouvelles.

Une fine pluie de pollen doré l'accompagnait dans son voyage lorsqu'il vint se poser tranquillement, dans la plus flagrante des innocence sur un crâne humain planté sur un pieu ou quelques runes funestes avaient été tracées avec ce qui semblait être du sang.

Il resta là quelques secondes, le temps d'apprécier l'immobilité et de donner à la scène un intérêt artistique tout particulier formé par cet admirable contraste insoupçonné que la nature avait fait sans la moindre préméditation. Les antennes du papillon frémissaient de plaisir tandis qu'un air frais lui caressait les ailes. Il se trouvait juste à côté d'une entrée, ou plutôt d'une grotte aménagée sur le flanc d'un tertre et il ne réalisait pas un instant que l'air qui en sortait avait des relents de mort.

Bientôt, il s'envola en panique, bousculé par les vagues d'air que créaient d'immenses formes mouvantes jaillissant sans prévenir de gouffre béat.

La première forme fit une apparition sensationnelle, laissant miroiter ses cheveux presque blonds encrassés au soleil du printemps. Il fit une roulade spectaculaire et se rétabli sur les genoux. Il fut suivi d'une autre forme aux angles plus ronds et soyeux qui se jeta sans hésitation à terre, le nez dans les touffes d'herbes fraîches. La troisième forme qui apparu enfin jugea plus subtil de tournoyer sur lui même et de se plaquer sur la paroi extérieure du tertre en fixant l'entrée d'un regard de défi. Ce qui jaillit ensuite de la grotte fut tellement rapide que ni le papillon ni le lapin ne put discerner vraiment ce que c'était. Il s'agissait d'une nuée noire qui, au sortir de l'obscurité se voyait aussitôt transformée en un tas de cendre volatile. Les tas de cendre volatiles n'ayant pas pour nature d'attaquer les lapins, personne n'y accorda d'attention.

A l'intérieur de la grotte, plusieurs paires d'yeux rouges luisaient encore, avant de disparaître dans l'obscurité.

L'ambiance guillerette retomba lentement sur la scène, quelque peu troublée par l'arrivée de ses trois formes et de leur défunte suite. Puis, lentement, comme luttant contre une indicible fatigue nerveuse, une des trois apparition se releva.

« Et merde » lâcha-t-elle alors, comme pour embêter le papillon et le lapin qui ne trouvaient plus rien d'innocent et de pur dans ce qu'ils vivaient, « on s'en est sorti ! »

La jeune fille qui parlait d'une voix enrouée par la fatigue et la panique aida son compagnon à se relever, le vent faisait virevolter ses cheveux noirs, laissant découverts deux fines oreilles pointues.

« On est vivants ! Ces chauves souries vampires ne nous ont pas eu !

- On avait une chance sur deux, lui répondit son compagnon aux cheveux sales, si on était pas en plein jour, on serait encore en train de courir comme des pauv'lapins traqués. »

Frustré par ce langage ordurier et ses expressions triviales, le lapin s'écarta pour aller gambader et sautiller ailleurs...

« Kerlin, tu as les objets, j'espère » dit la jeune elfe à l'adresse du troisième, toujours plaqué contre le flanc herbeux.

« Ils sont là. Mais je suggère qu'on dégage vite d'ici avant toute chose », répondit Kerlin en se levant.

Mus par un inespéré élan de survie, les trois aventuriers se levèrent et quittèrent les lieux d'un pas chancelant, marchant péniblement, comme des zombies bourrés.

Le premier était un solide gaillard, taillé comme un gladiateur herculéen, vêtu de plus de ferraille que de tissu, il arborait en temps normal un air de vainqueur. Mais déconfit et fatigué, le solide gaillard n'avait plus gravé sur son visage son sourire de vainqueur, mais un funeste visage d'outre-tombe, tailladé par les cernes qu'il avait sous ses yeux rouges de fatigue. Sur son front pendaient lamentablement ses cheveux qu'on devinait blonds par association d'images et de stéréotype, car ayant absorbé trop de boue et de sang, ils n'avaient plus que l'apparence d'une motte de terre aride et sèche. Sa belle armure n'était qu'un amas de ferraille cognée et rouillée et son épée en disait long sur ce qu'elle venait de vivre.

La seconde était une elfe avec tout ce qu'une elfe implique en pureté, en beauté, en utilisation d'arc et en connaissances botaniques. Mais comme son compagnon, sa pureté était entachée de sang et de boue, sa beauté restait la même, quoiqu'un bon shampoing fût pour le moins nécessaire à ses fins cheveux noirs, rendus hirsutes et revêches par les mites et les puces qui avaient décidé d'y fonder une colonie. Son armure de cuir elfique ne valait plus tripette, elle était bonne à jeter aux ordures et la corde de son arc était aussi tendue qu'une limace sous opium. Ses mains fines pendaient en s'entrechoquant sur sa taille car elle n'avait absolument pas la moindre idée de ce qu'elle pouvait en faire et que les couper n'était pas une solution.

Le dernier était un jeune homme au visage fin et délicat. Il était le seul qui possédait encore une armure convenable. Son visage, par contre, en plus d'être ravagé par la fatigue grandissante était traversé d'une affreuse balafre qui donnait à ses airs juvéniles des reflets de cruauté presque effrayants et ne montrait plus qu'une mine démontée par la tristesse.

Leur première véritable pose depuis des semaines ne fut pas d'un grand luxe. Ils s'installèrent dans une clairière, non loin d'une route menant à la grande ville de Reavan. Exténués, ils ne prirent pas la peine de faire un feu et s'endormirent n'importe comment, le dos sur une racine, la tête dans une fourmilière et les mains dans un buisson d'ortie.

 

Le lendemain, ils ne furent pas surpris de ne pas avoir récupéré de leur éprouvante aventure et continuèrent leur route en silence, car il était bien trop fatigant de parler. Lorsqu'ils croisèrent une auberge pour voyageurs sur le bord de la route, leurs yeux s'écarquillèrent et ils sentirent rapidement les innombrables piécettes d'or de leurs bourse qui tintillaient en harmonie. Mais ils ne les firent pas tintiller plus longtemps car ça leur donnait horriblement mal au crâne.

L'aubergiste ne fut ni surpris, ni dégoûté de leur arrivée, il avait l'habitude d'accueillir des aventuriers cadavériques dans son établissement qui était d'ailleurs réputé pour ça, il fut cependant ravi de voir la quantité d'or qu'on lui tendait en ordonnant d'un air morne et las :

« Service premier choix, on veut des lits à baldaquin, des bains chauds et des serviettes douces, des affaires de rechange, un gros rôti d'ours et trois grandes choppes de bière. »


Enfin propres et fringants, ils s'installèrent à table pour assouvir leur fringale avant d'aller dormir pendant trois jours. Ils ne prirent pas le temps de déguster le repas mais se rattrapèrent sur la bière, en profitant de cette pose conviviale autour d'une choppe pour parler, chose qu'ils n'avaient pas fait depuis leur sortie de la grotte. Ce fut la jeune elfe – redevenue ravissante après un bon bain – qui prit la première la parole.

« On va être riches, les gars... dit-elle simplement.

- Tu as raison, Lida, répondit son compagnon. Nous avons accumulé beaucoup d'or dans ce putain de souterrain. »

Il se rendit compte de la mine déconfite de Kerlin, qui fixait le fond de sa choppe comme s'il voulait s'y noyer.

« Je pense, reprit l'aventurier, qu'on devrait accorder une minute de silence pour Urivain,  Pelumiel et Bralbio. Ils ont été pour nous plus que des compagnons d'aventure, plus que des partenaires, c'étaient nos amis, des personnes au grand cœur, au courage inaliénable. Que la paix les accompagne. »

Kerlin se mit à sangloter doucement, il n'arrivait pas à ôter de son esprit le visage de Urivain, hurlant de douleur dans les griffes de ce démon, celui de Pelumiel, toujours ravissante, même avec un carreau de baliste entre les deux yeux et celui de Bralbio, qui ricanait encore alors que son corps étaient en plusieurs morceaux... C'était affreux, mais comme le disait Sagregan et Lidalia, ses deux compagnons rescapés, ils allaient maintenant être riches.

Ce qu'ils avaient sorti de la grotte valait son pesant d'or, et il fallait bien que quelqu'un le fasse. Désormais, la gloire, la renommée, la richesse, tout cela était à portée de main.

Kerlin glissa lentement sa main sous sa veste pour y sentir le petit paquet de cuir, il perçu une légère vibration entre ses doigts.

Tout était terminé désormais, toute cette horreur, tout ce malheur... Maintenant, ils allaient être riches et célèbres. Seulement, un homme entra dans l'auberge et vint s'assoir à leur table.

« Vous ètes, Kerlin, Lidalia et Sagregan ? » demanda l'homme en claquant des doigts pour que le serveur lui apporte un grand verre de vin.

Les trois aventuriers se regardèrent et acquiescèrent. Cet homme n'avait rien d'un aventurier, il était vêtu d'un costume bien taillé et donnait comme seule impression celle d'être un simple fonctionnaire. Mais il n'était pas qu'un simple fonctionnaire.

« Charles Sormac, dit-il, mais appelez-moi Sormac, je suis le conseiller de Graham Franklin. »

En entendant ce nom, la quasi totalité des personnes présentes das l'auberge se turent et enfouirent leur tête dans leur choppe comme pour paraître plus discrets. Quant aux trois aventuriers, ils se regardèrent encore une fois, montrant visiblement que ce nom ne leur disait rien.

« Je viens pour vous prendre l'anneau que vous avez récupéré dans cette crypte, votre cher Graham ne se sent pas bien et il en a besoin.

- Quel anneau ? demanda Kerlin en affichant un air faussement innocent.

- Ne jouez pas à ce jeu là avec moi, messire Kerlin, il y a devant cette auberge un homme appelé Wel Tekeden qui attends. »

A nouveau, les clients de l'auberge eurent tous un soubresaut à l'unisson. Ils se levèrent tous presque en même temps et se dirigèrent vers la sortie après avoir laissé un nombre totalement aléatoire de pièces d'or sur leur table montrant qu'il n'était pas question pour eux de prendre le temps de les compter. L'un d'eux laissa sa bourse entière et, avant de passer la porte, fut pris d'une indécision extrême. Puis, il lorgna sa bourse d'un œil triste et s'en alla en sanglotant. Il venait de payer 75 pièces d'or pour une bière qui n'en valait même pas une.

« Nous ne voyons pas de quoi vous voulez parler, monsieur Sormac » dit Lidalia sans faire transparaître la panique qui grandissait dans sa voix.

« Vous êtes bien ignorants... Et j'ai envie de dire « tant pis pour vous » mais je vous laisse une dernière chance... »

Évidemment, il ne se passa rien. Un long silence parcourut la pièce de long en large avant de s'apercevoir qu'il se sentait bien ici et qu'il pouvait s'y installer. Mais sa rêverie ne dura pas longtemps car Sormac claqua des doigts.

Aussitôt, un grand elfe aux cheveux noirs accompagné de cinq guerriers entrèrent dans la pièce.

« Je vous présente Wel Tekeden et les Faces D'Acier, reprit Sormac. Je vous laisse négocier votre vie avec eux. »

Et comme la survie des gens est bien plus importante que leur gloire, leur richesse et leur renommée, en l'espace de quelques secondes, il ne restait sur la table que trois bocks vides, un rôti d'ours à peine entamé et un anneau. Quant à ses propriétaires, ils étaient déjà en train de courir dans la forêt.

Sormac afficha un air totalement satisfait et saisi l'anneau pour le ranger dans une petite pochette en cuir. Puis, il finit son verre d'un geste nonchalant, et regarda l'aubergiste.

« Mettez-le sur la note de ce type » dit-il en montrant la bourse pleine d'or laissée à l'abandon sur la table.

« Bien sûr, monsieur Sormac, répondit l'aubergiste en épongeant la sueur de son front avec la serpillère qu'il utilisait pour laver le comptoir. Bonne journée monsieur Sormac... »


Bienvenue sur les Terres de Farnos. Ceci est l'histoire de cinq personnages hors du commun qui osèrent se lever contre le pouvoir du plus dangereux économe de la terre. Quant à Kerlin, Lidalia et Sagregan, si vous vous y êtes attachés, sachez qu'ils se séparèrent peu après s'être fait sévèrement engueuler par le mage qui leur avait demandé de récupérer l'anneau. Kerlin rejoignit une guilde de voleur à Diffentahl et décéda après avoir voulu ouvrir un coffre appartenant à un dangereux technologiste qui se trouvait visiblement derrière lui. Lidalia continua ses quêtes en épurant des donjons, elle fut tuée par un minotaure quelques années après. Quant à Sagregan, il fut la malheureuse victime d'une erreur de contrat et fut assassiné dans son sommeil deux jours plus tard.

Navré, mais il ne s'agissait pas de leur aventure...


Publicité
Publicité
12 avril 2010

La Folie des Hommes - chapitre 1

« Il y a bien longtemps, une cruelle sorcière tenta de dominer le monde grâce à ses sombres pouvoirs. Elle travailla durement pour y parvenir, mais hélas, un homme, un jour sombre vînt à elle. Cet homme lui proposa un marché, il voulait collaborer et ainsi parvenir plus facilement au sommet. Le monde leur serait alors partagé. Tout aurait pu se dérouler comme prévu, mais l'homme, avide de richesses et la sorcière, avide de pouvoir, ne parvinrent pas à s'entendre. Ils se disputèrent tellement violemment que leur colère fracassa des montagnes et libéra des tempêtes. L'homme rentra chez lui, en ravalant sa colère, fumant comme un brasier ardent. Mais alors qu'il pensait que tout serait terminé et qu'il pouvait envisager de nouveaux projets, la sorcière, a qui le travail de toute une vie avait été réduit à néant par une dispute, chercha à se venger. Et un soir, alors que l'homme dormait paisiblement, la sorcière libéra sur lui une malédiction vengeresse. L'homme, qui n'était déjà pas tout jeune, vieillit de mille ans, et à jamais, son regard vide fut dirigé vers le mur blanc qui se trouvait devant lui.

- Il est mort ? Le monsieur est mort ?

- Qui sait, c'est une légende, mon garçon... Allez, maintenant, il faut dormir. »

 

Le jeune garçon s'endormit paisiblement en pensant à ce méchant homme qui avait été puni. Puis, plus tard dans la nuit, il se réveilla, dégoulinant de sueur, en hurlant. La sorcière du conte avait bien fini par se dire qu'une telle histoire n'était pas l'idéale pour endormir des enfants.

A de nombreux kilomètres de là, on avait raconté la même histoire à une guérisseuse elfe, qui avait écouté attentivement en tremblant de peur. Ce n'était pas vraiment le sujet du conte qui l'effrayait tant, c'était une grande fille et ce genre d'histoire ne l'effrayait plus depuis qu'elle avait combattu ce nécromancien et son zombie purulent. Elle avait l'habitude, maintenant. Mais à son âge et après son expérience, la peur était le plus souvent engendrée par une menace réelle de sa propre vie. Car en effet, cinq des plus redoutables guerriers que le continent avait connu se trouvaient autour d'elle, accompagné d'un grand elfe aux manières hautaines et vaguement suffisantes et d'un petit homme vêtu d'un costume noir rudement bien taillé. De plus, elle se trouvait dans une salle sombre et elle était ligotée à une chaise.

« Je... je ne fais pas les malédictions, bafouilla-t-elle.

- Vous êtes sûre ?

- Je suis botaniste, s'empressa-t-elle de répondre, je soigne les empoisonnements, les maladies, et parfois, j'avoue, je fais de la magie blanche !

- Voyons, mademoiselle Gwenil, repris l'homme au costume noir, soyez un peu raisonnable, nous en avons vu d'autres, de nombreuses personnes refusaient de collaborer en prétextant que ce n'était pas leur domaine. Nous ne sommes pas dupes et nous savons que vous avez les compétences requises. Sinon, vous pensez bien que nous vous aurions laissé tranquille, non ? »

La guérisseuse était bien obligée de se rendre à l'évidence, ce type de raisonnement était, dans la plupart des cas, sans failles, elle avait déjà soigné des malédictions, ce n'était pas bien plus compliqué qu'un empoisonnement magique. Il lui fallait cependant jouer finement, elle n'avait aucune envie de soigner l'épave qui traînait sur le gros fauteuil de la pièce d'à côté, pas plus qu'elle ne souhaitait être mise à mort sur le champ, mais finir sa vie dans une cave à concocter des faux élixirs pour tenir la santé son patient dans une amélioration précaire qui serait la juste limite entre les deux solutions ne lui plaisait pas non plus. Cependant, il fallait bien avouer que c'était, pour le moment, la seule solution rationnelle à prendre.

« Très bien, dit-elle, vous avez gagné, je vais essayer mais je ne garantit rien... »

Le petit homme lâcha un soupir de soulagement et lui fit un sourire qu'il voulait aimable mais qui ressemblait juste à la silhouette d'une assiette à soupe.

« En revanche, reprit l'elfe, il me faut du matériel, et j'espère qu'après avoir saccagé mon laboratoire, vous êtes conscients qu'il va falloir me rembourser pour que je puisse être coopérative. »

Le petit homme lança un regard noir à l'elfe en armure qui se trouvait derrière lui. Puis il se retourna vers sa captive en essayant de retrouver le sourire qui avait tant fonctionné il y a cinq minutes.

« Mais assurément, dit-il entre ses dents, nous nous en chargeons immédiatement... »


Quelques semaines plus tard, Lordarial Gwenil, l'elfe guérisseuse captive se rendit compte qu'elle n'avait pas besoin de faire semblant de ne pas trouver de remède vu qu'elle ne trouvait pas de remède. Même les pseudos remèdes qu'elle fabriquait (une technique fourbe qu'elle avait perfectionné au fil du temps), qui permettaient de rendre toutes ses facultés au patient pour une durée très courte et assurément pas définitive ne fonctionnaient pas sur ce type de malédiction. Le ou la responsable de tout ça devait être extrêmement puissant. Elle commença à paniquer. Si ses ravisseurs apprenaient qu'elle n'avait réellement aucune compétence dans ce domaine, c'en était fini d'elle. Il y avait bien une solution, mais bien qu'elle lui permette de sauver sa vie, cela ne serait souhaitable à personne. Encore une fois, elle se sacrifiait pour le bien, mais alors que, d'habitude, elle parvenait à s'en sortir en déjouant la vigilance de ces ravisseurs, là, elle ne voyait pas vraiment comment elle allait y parvenir. Elle se prit la tête dans les mains et commença à sangloter quand une voix douce derrière elle la surprit.

« Voyons, voyons, ne vous mettez pas dans des états pareils, je suis sûr que vous allez trouver. »

C'était le grand elfe en armure, il s'était introduit dans sa prison-laboratoire en tenant à la main deux verres de vin.

« Tenez, dit-il, prenez un petit rafraichissement, faites une pause, vous le méritez bien.

- Merci, dit Lordarial d'une voix tremblante.

- Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas le dangereux mercenaire dont tout le monde parle. Enfin, pas seulement. Je peux aussi me rendre très aimable. Surtout en compagnie d'un ravissant spécimen de mon espèce et du sexe opposé. »

Lordarial se méfiait aussi de ce genre de discours, elle avait eu le malheur de naître elfe et, de surcroit, de naître ravissante. Depuis son plus jeune age, elle était à la merci de ce genre de renard lubrique. C'est alors que lui vînt une idée.

« Monsieur... commença-t-elle. Monsieur...

- Appelez moi Wel, ma chère.

- Monsieur Wel, j'aurais besoin d'un objet magique pour m'aider.

- Voyons, Lordarial, nous avons tout le temps de parler boulot, détendez-vous, parlez-moi de vous.

- C'est que, vous comprenez, le sort de cet homme me préoccupe désormais et je doute que votre supérieur n'ait envie de perdre du temps.

- Haha... Sormac ? Ce n'est pas mon supérieur, et il a déjà perdu tellement de temps qu'il n'en est plus à la minute près. Ne vous inquiétez pas pour ça, détendez-vous. »

Wel prit place sur la paillasse qui servait de lit et insista de nouveau pour que Lordarial lui parle de son enfance, sa vie et le reste. Ce qu'elle fît sans hésiter. Lordarial déballa un flot impétueux de mensonges sur son enfance, inventant tout à la seconde. Pendant des heures, les deux elfes discutèrent de tout et de rien jusqu'à ce que le petit homme entre dans la cellule.

« Alors, dit-il, y a t-il du nouveau ?

- Pas vraiment, répondit Lordarial, votre mercenaire m'a offert un verre de vin et nous avons parlé pendant toute la matinée. Alors que j'essayais de lui dire que j'avais besoin d'un objet particulier. »

Le visage de Sormac devînt rouge et se gonfla légèrement en proie à une palpitation inquiétante des veines de sa tempe. Pendant quelques minutes, il essaya vainement de faire exploser le crâne du mercenaire en le foudroyant des yeux. Après avoir compris que cela était déjoué d'avance, il laissa éclater sa colère.

Visiblement, ce n'était pas le genre de petit fonctionnaire à se laisser impressionner par une armure et une grosse épée. Wel se fit tellement incendier qu'il brisa le verre qu'il tenait entre ses mains. Son charme factice avait disparu, il était redevenu le dangereux mercenaire craint par delà les monts et les plaines. Une rancœur féroce se formait au sein de son crâne, il lança à Lordarial un regard de tueur et se leva.

« Très bien, dit-il en grognant, allons chercher cet objet magique.

- C'est comme ça que je vous préfère Wel Tekeden, siffla Sormac, pas dans votre numéro de faux charmeur pervers. »

Il jeta un coup d'œil à sa captive qui semblait troublée et au fond de vin qui trainait dans son verre.

« Et je ne vous ai pas permis de vous servir dans ma cave » ajouta-t-il à l'adresse du mercenaire.

Après avoir pris notes d'une vague description de l'objet donné par Lordarial, ils quittèrent le manoir et partirent en quête. L'elfe prisonnière jubilait intérieurement, voilà qui devrait les occuper pendant quelques temps, juste assez pour transmettre un message à une de ses vieilles amies. Elle lança un sourire innocent aux deux monstrueux colosses qui gardaient sa cellule et se mit au travail.

4 avril 2010

La Folie des Hommes - introduction

Bon...

Tout d'abord... euh... C'est assez délicat parce qu'il ya eu un relâchement sur ce blog qui a fait que de nombreuses parties de vampire ou de LN n'ont pas eu droit à leur compte rendu. Et c'est dommage, parce que y avait matière à s'amuser dans l'histoire.

Alors que se passe-t-il ? Personnellement, moi, je n'ai qu'un très vague souvenir de ce qui s'est passé dans ces quelques parties. Mais je pourrais sûrement le résumer en quelques lignes en faisant un effort considérable. Il me faudra juste l'aide de Pumpkin qui a toujours une très bonne mémoire (ça c'est parce qu'elle se drogue pas).

En attendant, j'aimerais simplement relancer un peu l'énergie du blog en faisant trois annonces.

La première concerne une prévision de jidre, pendant ces vacances, alors comme d'hab, annoncez dans les commentaires votre disposition à chacun et on avisera.

La seconde concerne ce blog lui même, je m'engage personnellement à prendre des notes en cours de partie pour ne plus oublier ce qu'il s'y passe parce que c'est franchement dommage de ne pas faire de compte rendu sous prétexte qu'on en se souvient plus.

Et pour ajouter de l'intérêt au truc, je vais retranscrire la dernière partie de LN d'après le peu que je m'en souvienne.

Et enfin... je tiens quand même à retranscrire la partie de LN sur le scénario La Folie des Hommes. Mais pour ce faire, étant donné que j'ai pas trop d'inspiration en matière de dessin en ce moment et que, pour tout dire, j'ai l'impression que Pumpkin n'a pas trop le temps pour ça, je vais retranscrire cette partie sous forme de roman.

Alors évidemment, je vais retranscrire cette histoire sous formes de chapitres, que je posterai chaque semaine, je vais un peu romancer l'histoire, ajouter des trucs, écrire aussi du côté des méchants (le côté qu'on ne voit jamais dans une partie de jdr).

En écrivant ces chapitres, je ferai en sorte de ne dévoiler aucun détail clé de l'intrigue, pour ne pas gêner le jeu. Quatre chapitres ont déjà été écrits, donc si, dans les quatre semaines qui viennent, on ne fait pas de LN, l'histoire stagnera (ce qui sera fort dommage) bien évidemment, en une partie de LN, j'en tirerai plusieurs chapitres vu que je vais romancer le truc.

Donc voilà, un peu à la manière de Naheulbeuk, on change totalement le médium du blog pour cette partie. Pas de dessins, juste du texte (parce que j'avais aussi extrêmement envie de me remettre à écrire).

Mais ne vous faites pas d'inquiétude, le blog gardera la dose d'humour qui le caractérise. après, si Pumpkin a le temps de faire deux ou trois dessins, elle pourra toujours rééditer les articles pour ajouter ses dessins.

Donc, chers jidraddicts, je suis fier de vous présenter :

La Folie des Hommes
Le Premier Roman d'Héroic Fantasy de la Lame Noire

(vous êtes aussi invités à donner votre avis sur l'histoire elle-même, et sur l'écriture)

Sur ce, bonne lecture...

31 janvier 2010

Letter from New Orleans

"Cher modérateurs de ce blog, nous nous sommes réunis pour écrire concernant quelque chose qui nous a sidéré.

En parcourant ce blog pour montrer à Vincent Thaddeus le contenu de nos aventures, nous sommes tombés par hasard sur l'article du 10 avril 2009, et nous avons étés révoltés de voir que certains de nos prédécesseurs avaient eu le droit à un voyage dans le joyeux monde de South Park.

Nous qui sommes égarés dans notre monde vampirique, nous aimerions réellement, de temps en temps, nous offrir quelques voyages de ce genre. Nous sommes offusqués de voir que ce privilège n'est accordé qu'a certains chanceux alors que nous sommes rabroués à chaque instant. Nous estimons que nous, comme les autres, avons droit à quelques vacances de temps en temps, nous nous décarcassons pour que vous viviez des moments forts et intenses et nous aimerions être récompensés.

Ceci est une lettre de mécontentement et j'espère que nous arriverons à un accord qui satisfera chacun d'entre nous.

Merci de bien vouloir prendre notre lettre en considération.

Cordialement.

Jack Serway, Wendy Blacksad, Aaron Walker O'Sullivan, Vincent Thaddeus
"

Réponse :

"Chers amis vampires de New Orleans.

Votre demande a été acceptée sans mal, nous n'avions simplement pas pensé refaire ça avec vous et nous nous en excusons.

A vous aussi, sera accordé un court voyage de vacance au pays de South Park. Nous vous avons trouvé vos billets et nous sommes heureux de vous les offrir.

Veuillez accepter nos plus sincères excuses quant à cet oubli. Nous vous souhaitons un agréable voyage.

Cordialement.

Smooth bee, Pumpkin
"

Aaron

Jack

Vincent_2

Wendy

Vincent_1

"Mais putain mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Alors comme ça, il suffit d'écrire une putain de lettre de protestation et vous vous pliez aux exigences de tout le monde ?

Ok, alors nous aussi, on est pas content, nous aussi on veut un voyage, merci de bien vouloir nous faire plaisir parce que là, quatre connards qui font leur petit truc de leur côté et nous, on est encore une fois oubliés, ça craint.

Merde, chié con, et plein d'autres jurons dans le genre, faudrait arrêter de se foutre de la gueule du monde, merde.

Bon on l'a notre voyage ?

Dereck, L'aveugle, Buchéna, Zirz'l Zergoth, Wurfell
"

Réponse :

"Allez tous vous faire foutre."

20 janvier 2010

Les inédits de Pumpkin !!!

Notre chère Pumpkin m'a gentiment donné ses anciens dessins de jdr. Voici donc

Les Inédits de Pumpkin !!!


Commençons par quelques dessins de Lame Noire pendant le scénario Panique à Illuminapolis.Num_riser0032


Num_riser0034
Num_riser0035

Et une ptite Dae toute mimi juste pour le bonheur de vos yeux !

Et enfin, un ptit hommage à Saralyn et Keith (explication du dessin : de son vivant, Keith avait accès à beaucoup de jeunes filles aux formes rebondies... Maintenant qu'il est vampire, il a Saralyn...)
Num_riser0033

Et voilà !

4 janvier 2010

Une annonce gratuite d'un malade dangereux

Finalement, j'ai pas autant de travail que je croyais. Ca va venir, mais en attendant, laissons la paresse nous atteindre encore une fois.

Laissons les révélations faire surface. Mais surtout, comme disais ma grand-mère, ne laissons pas les plus pures folies faire surface et nous lancer dans des projets inutiles et fous.

Mais, comme Ted Mosby, comme Aaron quelques ans plus tôt et comme Petit Farfouilleur toute sa vie, je n'écoute que très rarement ma grand mère.

Et me voilà alors parti dans la saison 2 de Darker Than Black. Mais ce n'est pas le pire dans l'histoire, car, comme Ted Mosby, comme Aaron quelques ans plus tôt et comme Petit Farfouilleur toute sa vie, moins j'écoute ma grand mère, plus il m'arrive de couilles. Avant de continuer et de partir sur le sujet principal de ce post ou toutes autres choses, sachez en quelques lignes de ce que je pense de la saison 2.
- C'est vachement plus gnan-gan que la saison 1. Point négatif.
- Ya que 12 épisodes et c'est une bande de flemmards mais en revanche, c'est pas plus mal. Point neutre.
- C'est plus Yoko Kanno qui fait la musique mais une droguée qui passe du gros son de ouf. C'est pas moins bien, c'est différent et ça déchire, mais c'est quand même dommage. Point neutre.
- Hei a une sale tronche de bronzé font du ski avec sa parka violette trop moche. Point négatif.
- Ya des morts, et même que pour 70% d'entre eux, on s'y attends trop pas. Point positif.
- Ya des bonne réflections sur la condition humaine etc... mais ça devient trop vite lourd et peu conséquent. Point positif dérivant dangereusement vers le coté négatif.
- Ya des purs passage méga importants juste après le générique de fin. Point positif qui traverse une mauvaise passe pendant un instant.
- Le générique du début et aussi à chier que celui de fin et on devrait avoir honte de composer de la musique aussi merdique. Point négatif qui pue la merde de chameau.
- J'aimais bien la façon dont on disait au revoir à Mao à la fin de la saison 1, pourquoi cette bande de crétins de scénaristes l'ont fait revenir pour devenir un pauvre hamster russe moche et con ? Point négatif enfermé dans une cave humide.
- L'ambiguïté a propos de Yin a la fin de la saison 1 était poétiquement parfaite... Quelle bande de gros cons. Point négatif qui pleure toute les larmes de son corps et se tranche les veines pendu à une corde.
- Ya des machines bizarres et j'aime pas trop les machines bizarres. Point négatif qui se permet de passer la porte de chez les Neutres.
- La scène où le gros fusil sort du médaillon est répétée environ 30 fois par épisode, c'est vite chiant. Point négatif répété environ 3à fois par épisodes.
- Ya quand même un bon scénario et ça fait plaisir de revoir cette histoire de barjo. Point positif double (et ouais, quand même, on est pas des monstres).

Bilan : 4 positifs, 8 négatifs, 3 neutres. Mouais, on va dire pas mal mais merde quand même.

Enfin bref, revenons à notre sujet principal.
En regardant la saison 2, je fut pris d'une indicible envie totalement débile. J'en avais déjà parlé avant, mais jamais sérieusement.
Je tiens à vous préciser que je ne vais pas me prendre autant la tête que Lame Noire, je vais utiliser les feuilles de perso de LN V2 qui n'ont jamais été utilisées, imaginer vite fait des scénarios en France (donc avec plein de trucs pas trop véridiques, et pis t'façon on s'en fout) et dresser une liste de 200 pouvoirs et 200 pactes à choisir avec deux dés 100 ou un seul, enfin bref, on verra...

Je sens qu'on va bien rigoler parce que , en jouant du secret de notre pouvoir et de notre non-alignement naturel, ya moyen qu'on puisse faire comme on voulait faire avec Vampire à l'époque : du véritable Munchkin...

Tremblez, ouailles, car le redoutable créateur de jeu de rôle va encore frapper...

Muahahahahahaha !!!

Ps : si quelqu'un veut m'aider, il est le bienvenue !

Publicité
Publicité
1 2 3 4 > >>
Jidre - l'aventure continue
Publicité
Publicité