La MoRt n'EsT paS uN lOng FleUvE tRanQuiLLe...
ATTENTION, CERTAINES SCENES DE CET ARTICLE SONT D'UNE EXTREME VIOLENCE ET PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITE DES PLUS JEUNES. (t'as entendu Tedd ? Va te laver les dents et file au lit, petit garnement !)
Aux vacances de Pâques de l’année de terminale.
C’était la dernière fois que les Vampires s’étaient réunis, et au complet pour la première fois (en plus on avait joué en plein jour, niveau ambiance on fait mieux…).
Autant dire que les nouveaux nés que nous étions commençaient sérieusement à prendre la poussière dans un coin de notre tête.
La date à marquer d’un Swiffer (magnifique balai aérodynamique spécialisé dans l’éradication des saletés) fut celle du jeudi 19 février 2009 avec un absent à déplorer tout de même, le flemmard et invisible Marvin Machiavel.
Un de perdu…trois de retrouvés, le paquet bonus étant composé de Benjamin, (l'honorable et immense cousin de Tristan) de Kiki et de Grégoire.
Donc sept joueurs si vous savez compter, ou plutôt six et demi…
(je tiens à préciser qu’il est quand même resté éveillé jusqu’au bout et que ce n’est pas lui qui a proposé à la cantonade d’aller s’affaler sur un lit et d’y mourir en paix).
Enfin bref, félicitations du jury au MJ qui a réussi à gérer le tas de PJ et PNJ sans faillir, le tout avec quelques lignes de scénario en poche.
Bon on ne va pas retarder le départ plus longtemps, après tout c’est pour ça que vous êtes venus non ?
<<Tututu>> Veuillez embarquez, le train pour le Monde des Ténèbres partira dans 30 secondes, voie JDR !
Et hop, c’est parti !
Après avoir démonté la moitié du hall de la maison de leurs Pères en raison d’un accès de colère assez monumental de Brosko et récupéré Keith et ce qui restait de son épaule sur le trottoir la Coterie jugea plus prudent de finir la nuit dans l’appartement de Saralyn ; à respectivement ruminer sa rancœur, fumer (pour emboucaner l'appartement d'une bonne odeur de tabac froid), penser à la nuit prochaine avec son italienne, soigner le steak haché qui jadis était une épaule et bichonner son fusil à pompe.
La nuit suivante le portable de Keith sonna en brisant le silence. Après quelques mots brefs échangés trop rapidement pour être compris il raccrocha et se retourna vers les autres vampires avec un air dissimulant mal la convoitise qui brillait dans ses yeux.
Une mine de tourmalines en Afrique. Un contact qui connaissait le propriétaire. Et l’ordre du Parrain d’entretenir le business (et n'oublions pas l'annonce de la mort tragique de Seven Place boots, l'aventurier toujours motivé pour braver les régimes dictatoriaux afin de fourguer les plus précieux minéraux à son receleur préféré)
Jusque là rien d’impossible, et rien d’intéressant non plus (hum... ça, c'est toi qui vois...). Sauf que le contact était en prison à la Nouvelle Orléans. Une belle prison, bien gardée par des gardes armés jusqu’aux dents avec des murs qui avaient l’air d’avoir été construits sur le modèle du fort du Gouffre de Helm…en pire.
Prendre le bâtiment d’assaut avec une armée de mercenaires, faire sauter un ou deux étages à coup de grenades, torturer un garde pendant que l’endroit s’écroulait pour lui faire ouvrir la porte de la cellule où se trouvait le contact et ensuite s’enfuir avec le type en question (et accessoirement un russe inutile) en faisant exploser la prison histoire de se débarrasser des mercenaires encore à l’intérieur pour éviter d’avoir à les payer…il ne manquait plus qu’un T-Rex jouant du violon en robe d’été pour que le tableau soit complété et révèle la profondeur de son absurdité.
Ca c’était la solution Brosko.
La solution Keith/Tedd/Saralyn penchait plus pour une infiltration discrète et une fois les informations racolées, le joyeux feu d’artifice à la grenade pouvait être envisageable.
La solution Otton (un gars enfermé de la prison, personnage de Grégouille) était un truc incompréhensible avec des draps mouillés, du feu, des tiroirs d'infirmerie et une mine de détails inutiles que nous ne détaillerons pas ici vu que nous n'avons rien compris à son plan foireux.
La solution Marvin c’était de dire à Fadone d’aller se faire foutre lui et ses boulots à la con et de rester tranquillement sur le lit en fumant et surtout en ne faisant RIEN. Mais comme Marvin s’était encore barré avec son Père en laissant les autres dans la panade nous ne nous attarderons pas sur ce dernier point.
Les rôles furent répartis en fonction des aptitudes de chacun.
Keith et Saralyn en inspecteurs sanitaires des établissements carcéraux (enfin, Keith inspecteur, et Saralyn, secrétaire, hein, ne nous emballons pas, yen a qui ont du gallon, d'autre pas, c'est normal c'est la nature), Tedd en courant d’air, invisible derrière et Brosko en planton à l’extérieur avec une bonne bande de skins avides d’émotions fortes prêts à se ruer dans le bâtiment au signal convenu.
Au début tout se passa plutôt bien, les gardes ne posèrent aucune difficulté aux deux inspecteurs bidons et ils ne tardèrent pas à arriver devant la cellule où se trouvait le contact.
L'intransigeance du maton fut mise à rude épreuve grâce aux talents d'orateur de Saralyn et aux textes de lois strictes...
(bon le comique de répétition, ça va bien 5 minutes... On n'est pas des anglais, non plus.)
Et ils finirent par rencontrer ce fameux sud-africain (au doux nom d’Ernesto) plus le russe, pote de Brosko pour couronner le tout. Dans la même cellule...
Le monde est petit. Les cellules des prisons aussi.
Déjà là ils auraient pu se douter que quelque chose allait obligatoirement merder parce que deux russes de type « Igor » dans un même périmètre de moins de deux kilomètres de long conduit inéluctablement à la catastrophe.
Parce que Brosko devait trouver que le dehors était beaucoup moins intéressant que le dedans. Qu’il faisait froid. Et humide. Enfin toujours est il qu’il chargea sans prévenir, bien avant le signal.
Tout commença par une belle explosion sur le côté de la prison assorti d’une cacophonie quasi-immédiate des alarmes incendie.
La couverture ne tenait plus, maintenant c’était le plan D qui prenait le pas sur tous les autres. La première cartouche du flingue de Keith fut pour le maton, la seconde faillit être pour le russe, mais Keith eut une meilleure idée, parce que bon, il allait quand même pas tuer un pauvre russe innocent (enfin, façon de parler vu qu'il est en prison...)
« Ce fut totalement imprévu ! » plaide l'incorrigible Keith... Mouais...
C'est alors que deux autres types débarquèrent en courant de l'autre côté du couloir, Keith se prépara à rayer leur morne existence de la carte. Mais il faut avouer que le pistolet, c'est quand même trop classique comme arme...
L'extincteur, ça fait moins de bruit et au moins, c'est à double fonction !
La rapidité « légendaire » de Keith ne lui permit que de fracasser le deuxième type qui courrait, heureusement car le premier était Otton, le perso de Grégouille ! (il aurait eu les boules d'avoir une durée de vie en jeu de 10 minutes, à peine le temps de se faire éclater la mâchoire par un extincteur...)
Tedd se débarrassa de son manteau d’invisibilité et attrapa le premier flic qui lui tombait sous la main (le perso de Kiki en l’occurrence, un dénommé Jack Serrway, oui, vous l'avez compris, celui qui a tué le russe, quelques lignes plus haut). Pour une première rencontre ça ne se passa pas trop mal.
Mais bousculé par le perso de Grégoire (Otton J'ai-un-nom-de-famille-imprononçable et accessoirement prisonnier en cavale dans les couloirs après avoir mis le feu à l’infirmerie) il le lâcha et estimant que la situation devenait un peu trop anarchique à son goût, prit le large en invisible.
Bon, il ne se contenta pas de rester planqué sous son Pouvoir pendant le reste de sa fuite, parce qu’il avait un sabre et que vu ce qu’il lui avait coûté fallait bien le rentabiliser un peu, quoiqu’il ne fusse pas à mille dollars près (l’enfoiré).
La manière de se tirer de chaque Vampire quand la situation devient vraiment trop pourrie peut faire office de test de personnalité extrêmement révélateur, tout comme les techniques de drague de chacun. (oui, bon, oublions ce moment peu glorieux de la vie de certains, s'il vous plait)
Ne pas risquer sa peau en mobilisant toutes les ressources disponibles pour une sortie sécurisée au maximum.
Se tirer en douce par les escaliers de secours en assurant ses arrières par un léger bidouillage de neurone des gardes de la prison.
Et puis Brosko, mais la technique se passe de commentaires…
On passera également sous silence le fameux gueuleton qui suit l'action...
Aussi diverses et avariées qu’elles soient, les méthodes de chacun furent efficaces puisque qu’ils arrivèrent chacun en un seul morceau devant les portes de la prison en compagnie d'Otton et d’Ernesto …où les attendait un armada de policiers armés jusqu’aux dents et planqués derrière leurs voitures. Brosko et Tedd étaient introuvables, le Flic était dans les bras de Keith qui menaçait de lui faire sauter la cervelle et Saralyn dans ceux de Otton avec un air faussement terrorisé de l’innocente victime prise en otage par des fous. (Nous passerons sous silence la fabuleuse idée d'Otton qui était de prendre le preneur d'otage en otage et ainsi de suite afin que tout le monde soit libéré et que les flics se disent « nous avons libéré les otages mais où sont les preneurs d'otages ? ») Il y eut des palabres entre les deux camps, les flics de la ville étaient certes des pourris mais il leur restait assez d’humanité pour vouloir sauver la peau de leur collège et d’une pauvre fille qui n’y était pour rien (s’ils avaient su les pauvres…). C'est à ce moment là que commencèrent les négociations...
Les deux grenades ne pouvaient que venir de Brosko, tout comme les premiers tirs. Ceux qui arrosaient le goudron dans une joyeuse anarchie venaient plus probablement de Tedd qui n’avait jamais tenu un fusil de sa vie.
Profitant de tout ce bordel la bande prit le large. Otton sauta dans une voiture, suivi d’Ernesto et de Saralyn tandis que Keith traînait son otage un peu plus loin vers le terrain vague afin de réparer son épaule trouée (ha oui, il s'est pris une balle dans l'épaule au début, on avait oublié, désolé... heureusement pour lui d'ailleurs, il portait une blouse blanche de médecin à ce moment là...)
Alors qu’il arrivait à proximité de l’entrée du terrain en tirant derrière lui le Flic, son portable sonna une nouvelle fois. C’était Igor qui lui demandait des comptes pour avoir utilisé son pote russe comme bouclier humain histoire de sortir sans encombre et surtout sans danger. Le problème tenait au fait que le Russe s’était fait descendre par Jack au bout d’à peine trois pas.
Puis la voiture d'Otton finit par arriver à sa hauteur... Keith dut mettre son orgueil de côté et grimper sur la banquette arrière quand Saralyn lui fit remarquer qu’il n’irait pas bien loin comme ça avec une jambe en moins.
Otton démarra en trombe, poursuivi par les bagnoles de police encore intactes qui beuglaient tous gyrophares dehors et s’engagea, guidé par Saralyn dans les ruelles les plus tordues et les plus minuscules qui soient pour essayer de les semer. Il en perdit deux mais la troisième lui collait toujours au train lorsqu’il déboula en trombe sur une des grandes avenues de la ville. Alors qu’elle se rapprochait dangereusement, une Berline noire aux vitres teintées surgit d’une rue perpendiculaire et une silhouette rendue floue par la vitesse jaillit hors de l’habitacle pour atterrir directement sur le capot de la voiture des flics.
Les trois Vampires ne virent rien du reste de l’action, Otton s’éloigna trop rapidement en quittant le boulevard.
Quelques minutes plus tard l’ombre des arbres d’un parc se dessina dans l’obscurité ambiante. (Petite devinette à 20 francs : quel est le nom de ce parc de Nouvelle Orléans traversé par un petit canal où les vampires vont manger des pigeons, des caniches et des grands-mères ?)
« Arrête toi là. » jeta Keith au conducteur.
Le véhicule se rangea sur le bord du trottoir et le mafieux sortit en tirant le flic derrière lui, laissant des flaques rouges sur le sol à chacun de ses mouvements. Il s’éloigna d’un pas aussi rageur que lui permettait son genou en moins en direction du parc, suivi par Saralyn qui laissa Ernesto et son homologue humain repartir sans un mot de plus. Il balança sa future victime dans un buisson avec un bon coup en prime sur la nuque. Il se nourrit mais la tentation d'en faire un infant était quand même grande (même si le MJ disait « meuh non, t'es pas assez puissant... meuh c'est pas possiiiiiiible, meuh arrête de vouloir faire des trucs inutiiiiiiiiles, meuh...)
Un frôlement le stoppa net.
Un troisième Vampire enveloppé dans un long manteau s’approchait à pas lents de l’humain étendu par terre, comme si le reste du monde n’avait aucune importance. Deux yeux rouges s’ouvrirent et se posèrent sur Keith et Saralyn.
Et ils virent.
Ils virent du sang. Des membres arrachés. Des os à l’air. Une douleur atroce et indescriptible. Voir une douleur est une expérience particulièrement traumatisante.
Keith détala le premier devant le Cauchemar mais Saralyn ne tarda pas à le suivre (eh oh, un jet de sang froid proche de la réussite critique quand même).
Le Nosferatu infanta le Flic cette nuit là, Flic qui se réveilla d’ailleurs dans une chambre immense et propre et but son premier sang dans une coupe en cristal.
*Edit de Saralyn : Quand on repense au fait que nous on s’est réveillés dans un deux pièces crasseux et qu’on a bouffé des pigeons ou des poches de sang les premiers jours on se dit que le MJ est vraiment une pourriture qui mérite la crucifixion*
*Edit de Keith qui n'a rien à voir : Je maudis le type à lunette qui permet à des connards de casser des rotules et ne permet pas à des honnêtes gens de casser la gueule à un putain de nosferatu tout moche*
*Edit de Saralyn : cherche pas, il t’aurait explosé, s’il est assez puissant pour infanter d’un vampire potable on ne faisait vraiment pas le poids.*
Le lendemain soir il fallait chasser histoire de manger un peu.
« Moi je vais voir les filles de joie des quartiers français ! » déclara Tedd (vice du Sieur Van Garp : la luxure, ça ne s’invente pas).
Et c’était reparti pour une session fouinage, allaient-ils enfin oui ou merde trouver pour QUI ils travaillaient ?
Vous le saurez dans le prochain épisode qui aura sûrement lieu d'ici six ou sept mois... (allez, on reprend le gag des ours de Lanfeust Mag, pour les habitués...)
Dans le monde réel 3h30 du matin sonnèrent.
Des yeux fatigués se regardèrent.
« Je propose un plan dodo. » furent les mots de Tristan.
« Je propose d’écouter le MJ. » furent les miens (enfin, ceux de Pumpkin)
« Je ne suis pas mort. » furent grosso modo ceux de Théo.
« On roule un joint ? » furent ceux de ce sale drogué de Grégouille.
« Je rentre chez moi à pied... » furent ceux de ce dingue de scout de Yanbu qui joignit très vite le geste à la parole.
Après l’inévitable bataille pour grappiller des points d’expérience en plus, les velléités de meurtre de Czeslaw envers Yanbu pour la balle que Brosko avait tirée dans le genou de Keith et les errances de la répartition dodo dans les différentes chambres tout ce beau monde finit par sombrer dans le sommeil caractéristique du rôliste qui a mobilisé tous ses neurones pour résoudre une enquête tordue.
D'autant plus que l'enquête tordue n'a pas été résolue...
Mais il paraît qu’on n’en était vraiment pas loin aux dires du MJ…
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